Une dispute autour de la perception des taxes à la barrière menant vers Kitshanga a opposé, lundi 6 janvier 2025, deux factions des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), appelés communément « wazalendo », près de Sake, à une vingtaine de kilomètres de Goma, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Nos sources dans la région avancent un bilan provisoire d’au moins trois morts du côté de l'alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) et de quatre autres dans les rangs de Nyantura. De nombreux blessés ont également été enregistrés dans les deux camps.
« Il y a eu altercation entre des éléments de l'APCLS et des Nyantura, près de Sake. Ils se disputaient la gestion de la barrière située juste à la sortie de Sake, sur la route qui mène vers Kitshanga. Sur place, les wazalendo y perçoivent des taxes. C'est sûr que la dispute tournait autour de l'argent collecté au niveau de cette barrière. Il y a eu des morts et des blessés de part et d’autre. La situation est redevenue normale après intervention des militaires FARDC et visiblement, les deux camps se sont entendus », explique un témoin.
Des tirs ont été rapportés par des témoins dans la soirée de lundi. Certains habitants pensaient qu’il s’agissait d’une attaque du M23. Les miliciens ont érigé des barrières dans cette zone opérationnelle où l’armée et les wazalendo font face aux rebelles du M23.
Dans la première quinzaine de septembre 2024, une altercation entre deux éléments «wazalendo » avait tourné au drame dans le territoire de Nyiragongo. Un élève de l’institut Mugara avait été tué par une balle lors des échanges de tirs.
Fin septembre 2024, les éléments wazalendo et les militaires FARDC s’étaient disputés la gestion de certaines barrières dans le groupement Rusayo, toujours dans le Nyiragongo. Des échanges de tirs avaient occasionné des morts et des blessés dans les deux camps. Le climat d’entente était retrouvé après intervention du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Chirimwami. Des voix demandant un bon encadrement des wazalendo ne cessent de s’élever dans la région afin d’éviter des dégâts collatéraux des activités des miliciens qui se retrouvent désormais parmi les civils.
Jonathan Kombi, à Goma