Nord-Kivu: Un infirmier abattu par des hommes armés alors qu’il allait au chevet des malades à Nyiragongo

Carte du territoire de Nyiragongo
Carte du territoire de Nyiragongo

Dans la nuit du dimanche à ce lundi 6 janvier, un  incident a eu lieu dans le village de Rusayo, une entité située à proximité de la ville de Goma. Ayishakiye Daniel, un infirmier dévoué du centre de santé de Rusayo, a été abattu par des hommes armés en tenue militaire alors qu'il se précipitait pour sauver des vies.

Selon des témoins, l'incident s'est produit vers 18h30, à seulement 100 mètres du centre de santé. Alors qu'il tentait d'atteindre ses patients, Daniel a été interpellé par deux hommes armés qui lui ont demandé son téléphone. Malgré ses explications sur son rôle d'infirmier et son urgence à soigner des malades, l'un des assaillants a ouvert le feu, lui infligeant des blessures mortelles : une balle dans le thorax et une autre dans la main tenant son téléphone.

«C'était à 18h 30 hier, Daniel se précipitait pour aller soigner ses patients, deux militaires lui ont demandé de leur donner son téléphone, il leur a expliqué qu'il est infirmier et qu'il se précipitait pour sauver des malades, l'un de ces hommes a ouvert le feu sur lui. Il lui a logé une balle dans le Thorax et l'autre dans la main qui tenait le téléphone. Ils ont pris le téléphone et ont laissé le collègue à terre. Alertés, nous l'avons récupéré pour essayer de le sauver mais sans succès. Maintenant son corps est à l'hôpital CBCA Ndosho. Si nous, infirmiers, sommes traqués comme des gibiers sans protection, comment voulez-vous qu'on prenne en charge les déplacés qui fuient les affrontements ? ", s’indigne son collègue sous anonymat . 

La société civile de Nyiragongo a condamné le meurtre de l’infirmier Daniel Ayishakiye et demande aux services de sécurité d'ouvrir une enquêtes afin de retrouver les auteurs de cet acte.

« Le meurtre de l’infirmier Ayishakiye Daniel constitue une grave violation des droits de l’homme qui doit interpeller le gouvernement quant à sa responsabilité de protéger la population. Nous nous demandons, si nous sommes dans quelle province, pourtant, sous état de siège, mais, on n’a pas droit à la sécurité. Un médecin qui est censé soigner les miliciens et les civils, on le tue par armes. », a déploré le président de la société civile de Nyiragongo, Mambo Kawaya.

Marié et père de trois enfants, Daniel était considéré comme un héros par les déplacés qu'il soignait, s'occupant d'eux face aux maladies et accidents liés à la guerre. 

Josué Mutanava, à Goma