Dossier Forages : Mike Kasenga dit avoir atteint depuis son arrestation le seuil de 126 stations dont 56 attendent le go du ministère du Développement rural pour être livrées

Mike Kasenga
Mike Kasenga et ses avocats

Le procès concernant le détournement présumé des fonds alloués à la construction des stations de forages s'est poursuivi ce lundi 18 novembre devant la Cour de cassation siégeant en matière répressive. François Rubota, ancien ministre d'État en charge du Développement rural, comparaît en homme libre, tandis que Mike Kasenga, opérateur économique, est détenu à la prison centrale de Makala.

Durant l'instruction de l'affaire, Mike Kasenga a présenté un bilan de l'évolution des travaux sur le terrain. Avant le départ de François Rubota à la tête du ministère, il a révélé que 70 stations avaient déjà été livrées. Depuis son arrestation, 56 autres s'y sont ajoutées, portant le total à 126 stations, qui attendent désormais la disponibilité du nouveau ministre, Muhindo Nzangi, pour être remises à l'État congolais.

"Dans le fameux rapport de l'Inspection générale des finances, on parle de 29. Si vous lisez ce rapport, mais quand nous avons livré sous le ministre d'État François Rubota, nous étions déjà à 70. Depuis mon arrestation, avec les stations terminées et livrées, nous sommes à 126 stations. Nous avons écrit au ministre actuel pour les réceptionner et attendons qu'il nous fixe un rendez-vous", a déclaré Mike Kasenga devant les magistrats de la Cour de cassation.

En outre, il a précisé que 60 autres stations sont en cours de finalisation. Selon lui, une fois achevées, elles permettront à son entreprise d'atteindre le nombre prévu pour la première année du contrat, soit près de 200 stations.

"Pour ce qui est des travaux en cours, nous avons 60 stations où le forage est complètement terminé. Il ne reste qu'à installer les unités de traitement d'eau potable, qui sont déjà déployées dans les provinces. Nous avons des procès-verbaux signés avec les autorités provinciales dans nos entrepôts au Kasaï, à l'Équateur, à la Tshopo et à la Mongala. Ces matériels et chantiers avancent, et nos techniciens y travaillent activement", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Mike Kasenga a souligné devant la Cour que son contrat avec l'État congolais n'a jamais été résilié.

" Pas plus tard qu'il y a deux semaines, le gouvernement nous a écrit via un service du ministère du Développement rural pour nous demander de former du personnel de l'État. C'est prévu dans le contrat, et nous le faisons. Il y a trois semaines, on nous a confié 10 sites dans la banlieue de Kinshasa. Nous travaillons dessus. Le contrat n'a jamais été arrêté", a rassuré l’entrepreneur.

Mike Kasenga est accusé d'avoir, en tant que représentant du consortium CVR Construct Cameroun Sarl et Sotrad Water, signé avec la RDC un contrat le 21 avril 2021, par le biais du ministère du Développement rural, pour installer des forages, des pompes solaires et des stations mobiles de traitement d'eau de capacités variées. Il lui est reproché d'avoir détourné, au préjudice de l'État congolais, une somme estimée à 46 963 160 dollars américains, sur un montant total de 71 816 829 dollars reçus du ministère des Finances. Ces fonds devaient servir à installer 241 forages et stations mobiles de traitement d'eau.

La troisième audience est prévue pour le lundi 25 novembre 2024, toujours dans la salle Marcel Lihau de la Cour de cassation.

Clément MUAMBA