Lors des États généraux de la justice en RDC, la création d’un service de renseignement pénitentiaire a été proposée pour répondre aux défis croissants posés par les réseaux criminels opérant à partir des prisons. Cette initiative vise à renforcer la sécurité interne des établissements pénitentiaires et à prévenir l’expansion des activités illicites orchestrées depuis ces lieux de détention.
Parmi les 359 recommandations formulées durant ces assises, l’accent a également été mis sur la mise en œuvre de procédures pénales accélérées pour réduire les longues détentions préventives qui contribuent à la surpopulation carcérale. Des mesures ambitieuses ont été proposées, telles que la construction de nouvelles prisons et la réhabilitation des infrastructures existantes, souvent inadaptées aux réalités actuelles.
Ces efforts visent à remédier aux conditions de vie déplorables qui prévalent, notamment dans des établissements comme la prison centrale de Makala, initialement conçue pour 1 500 détenus mais qui en accueille actuellement plus de 15 000.
Les participants ont également insisté sur le développement de programmes éducatifs et de formations professionnelles pour les détenus, dans l’objectif de faciliter leur réinsertion sociale et de prévenir la récidive. Ces initiatives seraient soutenues par des formations continues pour le personnel pénitentiaire, qui joue un rôle clé dans la gestion et la sécurité des établissements.
Pour assurer une réforme durable, les participants ont appelé à une mise en œuvre rapide et efficace de la loi n°23-028 du 15 juin 2023, qui détermine les principes fondamentaux relatifs au régime pénitentiaire. Des actes réglementaires spécifiques devront être adoptés pour concrétiser cette législation.
Ces propositions interviennent dans un contexte marqué par des incidents dramatiques, notamment une tentative d’évasion à la prison de Makala en septembre 2024, qui a causé la mort de 129 détenus. Ces événements ont mis en lumière l’urgence de réformer un système pénitentiaire incapable de répondre aux besoins de sécurité et d’humanité minimale.