Trois personnes ont été tuées dans la nuit de jeudi à ce vendredi 1er novembre au quartier Mugunga, dans la commune de Karisimbi, à Goma (Nord-Kivu). Selon la société civile locale, des bandits armés ont opéré dans un ménage avant d’ôter la vie à un couple et blessé un enfant. Par ailleurs, un autre corps sans vie d'une dame a été découvert, toujours au quartier Mugunga. Plusieurs coups de balles ont également été entendus, cette nuit, dans les quartiers Katoyi, Kasika et Mabanga Nord. Le président de la société civile dans la commune de Karisimbi, Christian Kalamo, appelle les autorités l'état de siège à repenser les mesures sécuritaires de la ville de Goma et ses environs.
« La nuit d'aujourd'hui n'était pas du tout bonne parce qu'il y a eu des cas d'insécurité dans beaucoup de quartiers de la commune de Karisimbi. Nous venons d'enregistrer trois personnes mortes au quartier Mugunga. Le couple est décédé sur le champ et l'enfant a été blessé par balle. Un corps sans vie d'une dame a été retrouvé ce matin. Tout ça démontre la montée de la criminalité dans la ville de Goma. J'invite le gouverneur militaire à revoir les mesures sécuritaires en place qui paraissent avoir montré leur limite », indique Christian Kalamo, responsable de la société civile dans la commune de Karisimbi.
Tout récemment, l’autorité urbaine a justifié la montée d’insécurité par l’infiltration “avérée” des éléments du M23 ainsi que leurs collaborateurs dans la ville.
« La ville est infiltrée. Nous n'allons pas aussi nous fatiguer. Raison pour laquelle, lorsqu'il y a crépitement des balles, il y a aussi les patrouilleurs qui affrontent ces bandits. On ne va pas les laisser partir comme ça. Il y a même des véhicules utilisés par des bandits armés pour traquer les gens la nuit. Je demande à la population de toujours collaborer avec les services de défense et de sécurité. Donnez-nous des renseignements à temps et nous allons nous activer pour barrer la route à ces ennemis de la paix », a pour sa part dit le maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin.
Alors que des cas d’insécurité ne cessent d’être rapportés dans la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, les autorités ont communiqué le bilan de six premiers mois de l’opération « Safisha Muji wa Goma », (Ndlr : Nettoyez la ville de Goma). Selon le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, plus de 450 présumés criminels ont été arrêtés et au moins 350 armes récupérées, depuis avril dernier, dans le cadre de cette opération destinée à la traque des bandits qui insécurisent la ville.
Plusieurs acteurs tant politiques que de la société civile ont toujours réclamé la levée de l’état de siège, une mesure qui a échoué à ramener la paix et la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Cette mesure a été prorogée, récemment, pour la 84e fois, à l’assemblée nationale et au Sénat de la République démocratique du Congo, malgré la contestation de certains élus des provinces concernées.
Jonathan Kombi, à Goma