Agression rwandaise en RDC : Kinshasa trouve anormal les compétences limitées de la CPI dans la poursuite du crime d'agression

Photo d'illustration
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D'une tribune à une autre, la République Démocratique du Congo ne rate aucune occasion pour accuser son voisin le Rwanda, qui tue dans l'est, afin d'obtenir l'ouverture d'un procès devant la cour pénale internationale(CPI). Ce jeudi 31 octobre 2024, le vice ministre de la justice et contentieux international, Samuel Mbemba, a représenté le pays à la conférence de African Legal Aid, rappelant que l'agression est le crime mère qui précède le génocide, le crime de guerre et le crime contre l'humanité.

S'exprimant au nom de la RDC, ce membre du gouvernement Suminwa qui fait allusion aux agressions rwandaises, juge inadmissible les limites de compétences de la cour pénale internationale lorsqu'il s'agit de poursuivre les auteurs de crime d'agression. À l'en croire, Kinshasa voudrait que cet amendement fait en 2010 à Kampala soit revisité afin de permettre à la CPI de poursuivre l'agression au même titre que les autres infractions qu'elle réprime.

« Il est donc anormal que la compétence de la CPI dans la poursuite du crime d'agression soit limitée comme cela a été adopté à Kampala en 2010. En effet, la RDC propose que l'amendement de Kampala soit revisité de manière à permettre réellement à la CPI de traiter le crime d'agression sur un même pied d'égalité que le génocide, le crime de guerre et le crime contre l'humanité.  Le mois de juillet 2025 est le moment décisif où les États africains devront peser de tout leur poids sur cette question», a déclaré le vice ministre de la justice et contentieux international.

Mi octobre finissant, La Cour pénale internationale (CPI) avait annoncé la réactivation de ses enquêtes sur les crimes présumés commis en RDC, avec une attention particulière portée sur la province du Nord-Kivu. Le procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC, a précisé que ces enquêtes concerneront les crimes relevant du Statut de Rome, perpétrés dans cette région depuis janvier 2022.Le procureur avait précisé que l'enquête de la CPI ne se limitera pas à des parties spécifiques du conflit.

Cette réactivation intervient dans un contexte où la RDC a intensifié ses efforts sur le plan judiciaire international, notamment avec l'affaire en cours devant la Cour de justice des États d'Afrique de l'Est, qui oppose Kinshasa à Kigali. Le gouvernement congolais, par la voix de Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice, avait exprimé son mécontentement face à la lenteur des procédures de la CPI dans l'examen des crimes perpétrés à l'Est du pays, accusant le Rwanda de soutenir les exactions commises par le groupe armé M23.

Samyr LUKOMBO