Kindu : La police réprime une marche pacifique des conseillers communaux qui réclament leur prise en charge par l’Etat

Manifestation des conseillers communaux à Kindu/Ph droits tiers
Manifestation des conseillers communaux à Kindu/Ph droits tiers

A Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, la police a réprimé les manifestations des conseillers communaux. Jeudi 24 octobre, la marche pacifique des conseillers municipaux, réclamant leurs droits et dénonçant leur situation précaire, a été brutalement dispersée par les forces de l'ordre. 

Armés de gaz lacrymogènes, les agents ont mis fin à cette manifestation qui visait à attirer l'attention des autorités sur le calvaire des élus locaux. 

"Nous sommes les élus, nous sommes respectueux des textes. 48 heures avant, nous avons annoncé notre marche à l'autorité urbaine. Nous avons, ici, l'accusé de réception. Nous avions bien spécifié notre itinéraire : de l'Assemblée provinciale au gouvernorat où on devait venir lire notre mémorandum. Mais fort malheureusement, juste à la montée, vers le pont Mikelenge nous nous sommes butés à un groupe de policiers lourdement armés qui vont commencer à nous brutaliser”, a déclaré Witanene Kabali, l'un des manifestants. 

“Vous voyez la collègue blessée, les téléphones ravis, des vêtements déchirés alors que nous n'avions rien à main. Une Police lourdement armée devant des honorables qui n'avaient même pas un bâton entre les mains. J'espère que vous avez attendu les coups de feu retentir dans la ville. C'est un regret et nous espérons que cela ne restera pas impuni", a-t-il ajouté. 

Revendications des élus locaux

Élus en décembre 2023, les conseillers communaux se plaignent de ne pas avoir perçu le moindre salaire depuis leur prise de fonction.

« Nous sommes abandonnés à notre triste sort », a déploré Witanene Kubali, président du collectif des conseillers communaux élus de Kindu. « Cela fait dix mois que nous travaillons sans être rémunérés, ni même dotés des moyens nécessaires pour exercer nos mandats. »

Ces élus dénoncent également le manque de collaboration avec les bourgmestres, qui refuseraient de les associer à la gestion des affaires communales. Cette situation de blocage paralyse le fonctionnement des institutions locales et met en péril le développement de la ville.

Face à ce silence des autorités, les élus locaux réclament l'organisation rapide des élections des bourgmestres et des conseillers urbains afin de permettre une meilleure gouvernance locale. La prise en charge financière des conseillers municipaux : salaires, frais de fonctionnement et d'installation.

Il faut noter que la situation de Kindu n'est pas isolée. Des conseillers municipaux de nombreuses villes à travers le pays font face aux mêmes difficultés. Pourtant, le ministère de l'Intérieur avait appelé, dans un communiqué du 7 septembre dernier, les gouverneurs de province à faciliter le travail des élus locaux et à assurer leur rémunération.

Chadrac Londe, à Kindu