Révision constitutionnelle en RDC : le député Ngoyi Kasanji appelle à des priorités de développement plutôt qu’à des changements de loi

Ngoyi Kasanji
Ngoyi Kasanji, député national. Ph. Droits tiers.

Le député national Alphonse Ngoyi Kasanji a mis en garde contre une éventuelle révision constitutionnelle en République démocratique du Congo, estimant qu’elle détournerait l'attention des priorités essentielles. Lors d’une déclaration publique, il a comparé les réalisations de mandats présidentiels à l’étranger avec celles en RDC, appelant à des actions marquantes pour le développement du pays.

"Aux États-Unis, le mandat présidentiel est de quatre ans seulement, mais les réalisations valent probablement plus de cinquante ans comparativement à ici. C’est une question de volonté politique," a-t-il déclaré. "En Tanzanie et au Sénégal, ils ont des TGV, mais ici, nous nous contentons d'inaugurer des locomotives ordinaires. Nous n’avons aucune autoroute, tandis que le Congo d’en face, avec à peine quatre millions d'habitants, en possède."

Ngoyi Kasanji a exhorté le gouvernement à concentrer ses efforts sur des projets de grande envergure, citant en exemple la mémoire d'Étienne Tshisekedi, surnommé le "Sphinx de Limete". "Aidons le président Tshisekedi à marquer notre population avec des actes honorables, au lieu de dévier vers des distractions coûteuses."

Réagissant aux intentions annoncées par l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de réviser la constitution, Ngoyi Kasanji a rappelé les propos du président Félix Tshisekedi en début de mandat sur l'importance de respecter les limitations constitutionnelles. "Le pouvoir enivre si l’on s’y complaît, mais il est temps de marquer autrement l’histoire et de créer un véritable État de droit," a-t-il affirmé.

Ce commentaire s'inscrit dans un contexte de vives tensions, alors que l'UDPS, par la voix de son secrétaire général Augustin Kabuya, a entamé une mobilisation en faveur de la révision de la constitution, une mesure que certains observateurs de l'opposition considèrent comme une manœuvre pour étendre le pouvoir du président Tshisekedi.