Il y a deux semaines juste, soit depuis le 16 septembre, les conducteurs de gros camions œuvrant sur la route nationale N°1 entamaient un mouvement de grève pour plusieurs revendications, dont la persistance des barrières sur la chaussée, et leur inquiétude sur des taxes et des péages trop élevés, violant ainsi les engagements issus de l'atelier tripartite du secteur du transport routier de novembre 2023.
Deux jours après le début de cette grève des chauffeurs de la RN1, la Première ministre avait voulu anticiper en vue de décanter la situation. Une réunion convoquée sous sa houlette, durant laquelle elle avait convié une délégation des syndicats du secteur pour éviter la crise. Malgré son implication hâtive, la situation reste la même, les conducteurs campent sur leur position.
« La rencontre qu'il y a eu entre nos délégués de syndicats et la Première ministre était une prise de contact concernant nos revendications. La cheffe du gouvernement avait donné des orientations aux différents ministres de telle sorte qu'ils trouvent des solutions durables par rapport à nos revendications. La Première ministre avait demandé une semaine pour qu'elle puisse trouver des solutions. Malheureusement la base avait refusé de céder », a fait savoir, à ACTUALITÉ.CD, Blaise Sese, secrétaire général des chauffeurs, mécaniciens et convoyeurs des camions poids lourds du Congo.
En dépit des promesses du gouvernement, ils ont décidé d'observer la grève jusqu'à obtenir gain de cause de leurs revendications : barrières, salaires et consorts », dit-il. Ces grévistes donnent un préalable à leurs patrons de les payer, dès la fin de ce mois, la somme de 400$, comme c'était conclu entre le gouvernement, le patronat et les travailleurs « afin qu'on puisse dégager la voie publique et reprendre notre métier noble pour soulager tant soit peu nos compatriotes qui sont en train de souffrir pendant ce moment de grève », souhaite-t-il.
Pendant ce temps, c'est le calvaire dans des marchés qui sont ravitaillés par les produits provenant du Kongo central. Une vendeuse des Chikwangues, interviewée par ACTUALITÉ.CD, s'inquiète de ce que les marchandises n'arrivent plus à Kinshasa depuis l'amorce de ce mouvement de grève. Elle avoue connaître, de fil en aiguille, une dégringolade dans son commerce, du fait qu'elle ne tourne plus son capital, lequel elle dépense tous les jours pour nourrir sa maison.
Samyr LUKOMBO