La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi sur la situation catastrophique à la prison de Kakwangura, à Butembo, où 1 329 détenus, dont 27 femmes et 5 nourrissons, s’entassent dans une infrastructure prévue pour 220 personnes. Cette surpopulation a transformé la prison en un véritable "mouroir", déclare l’organisation.
Lors de sa visite, la FBCP a constaté qu'une centaine de détenus passent la journée debout, faute d’espace suffisant, jusqu’à 20 heures. "Certains souffrent de pieds gonflés qui finissent par éclater à cause de la station debout prolongée dans des eaux provenant de la cuisine", rapporte l'organisation. L’infirmerie de l’établissement a recensé plus de 900 malades, dont un mineur de 16 ans, Kambale Jérôme Jacques, qui a été consulté ce jeudi par le médecin de la prison.
En dépit de la libération de huit détenus, dont une femme, sept nouveaux prisonniers ont été admis, aggravant la situation déjà critique. La FBCP appelle à une intervention urgente des autorités congolaises ainsi que des organisations humanitaires locales et internationales pour soulager la détresse des détenus.
L’actualité carcérale en RDC est aussi dominée par l'opération de libération de 1 685 prisonniers gravement malades de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, le 22 septembre 2024. Cette initiative, supervisée par le ministre de la Justice, s’inscrit dans un programme de désengorgement des prisons congolaises. L’établissement pénitentiaire, conçu pour accueillir 1 500 détenus, en abrite actuellement 15 000. Le décès de près de 150 prisonniers début septembre, au cours d’une tentative d’évasion selon les autorités, avait mis en lumière les conditions désastreuses dans lesquelles vivent ces détenus.