L'actualité de la semaine vue par Régine Mbombo

Photo/ Droits tiers
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De l’annonce de l’ouverture d’une audience publique contre le Rwanda à la signature du décret n°24/04 portant sauvegarde du patrimoine des entreprises publiques, des établissements publics et des services publics en RDC en passant par l’ouverture de poursuites judiciaires contre plusieurs greffiers et secrétaires accusés de détournement de fonds au sein des tribunaux et parquets de Kinshasa, la semaine qui vient de s’achever a été riche en actualité. Retour sur chacun de ces faits avec Régine Mbombo. 

Bonjour madame Régine Mbombo et merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler de vos activités et de votre parcours ?

 Régine Mbombo : je suis directrice d'agence dans une banque, mariée et mère de deux enfants, licenciée en droits économiques et actrice socio-politique. 

Suite à la requête introduite par la RDC, le vice-ministre de la Justice a annoncé l’ouverture d’une audience publique contre le Rwanda le 26 septembre prochain par la Cour de Justice de la communauté des Etats de l’Afrique (EAC). Que pensez-vous de cette annonce?

 Régine Mbombo: C'est déjà un pas mais pas suffisant. Néanmoins c'est une opportunité pour le gouvernement de mettre davantage à nu la responsabilité de Kigali dans cette tragédie. Il faudra que le gouvernement constitue une équipe d'experts qui maîtrisent bien cette question pour défendre nos intérêts lors de cette audience. 

Quels peuvent être , selon vous, les prochaines alternatives à envisager pour avancer dans la résolution des tensions actuelles entre la RDC et le Rwanda ? 

Régine Mbombo: La seule et la meilleure alternative reste le renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité pour qu'elles soient dissuasives afin d'imposer la paix. La souveraineté nationale ne se négocie pas, on la défend. Même si nous signons des accords, du moment que nous restons faibles sur le plan militaire, nos ennemis trouveront toujours un moyen de nous déstabiliser. 

Sur proposition du Ministre de la Justice, la Première Ministre a, le 21 août 2024, signé le décret n°24/04 portant sauvegarde du patrimoine des entreprises publiques, des établissements publics et des services publics. Comment avez-vous accueilli ceci? 

Régine Mbombo: C'est une excellente nouvelle pour les entreprises publiques. Ce décret vient sauver le patrimoine des entreprises publiques des maux qui ont contribué à la chute de plusieurs d'entre elles. Je salue cette décision et appelle à sa mise en application stricte. 

Le Ministre de la Justice a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre plusieurs greffiers et secrétaires accusés de détournement de fonds au sein des tribunaux et parquets de Kinshasa. Que pensez-vous de ceci? 

Régine Mbombo: Je crois que le ministre de la justice fait un grand travail d'assainissement de notre secteur judiciaire. Nous lui jetons les fleurs pour cela et invitons tous les acteurs sociaux politiques, soucieux du changement à lui apporter le soutien nécessaire à tous les niveaux. 

Cinq policiers ont été arrêtés le week-end dernier à Kinshasa après avoir participé, en compagnie de « plaignants » et d’« agents du parquet », à l’expulsion d’un diplomate français d’une résidence de l’ambassade de France. Quelles sont vos attentes quant aux suites qui seront données à cette affaire ?

 Régine Mbombo : Cette situation est particulièrement sensible étant donné l'implication des forces de l'ordre locales dans l'expulsion d'un diplomate, un acte qui pourrait avoir des conséquences diplomatiques sérieuses. Une enquête rigoureuse doit être menée pour comprendre les circonstances exactes de l'expulsion, y compris l'implication des policiers et des agents du parquet. Cette enquête devra déterminer si les actions ont été menées dans le respect de la loi et des procédures diplomatiques. Si des manquements sont avérés, des sanctions disciplinaires voire pénales devraient être prises contre les policiers et autres parties impliquées.

 Martin Fayulu tient à un dialogue avec le régime en place, l’opposition ainsi que la société civile pour contrer l’agression rwandaise. Quels peuvent être, selon vous, les avantages et les inconvénients de cette approche pour la RDC ?

 Régine Mbombo : La proposition de Martin Fayulu pour un dialogue inclusif présente des avantages indéniables en termes de renforcement de l’unité nationale et de légitimité des actions contre l’agression rwandaise. Toutefois, les risques associés, notamment en termes de division interne et de ralentissement de la prise de décision, nécessitent une gestion prudente pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les inconvénients. Le succès de cette approche dépendra en grande partie de la capacité des acteurs impliqués à mettre de côté leurs divergences pour se concentrer sur l’objectif commun de défense nationale. 

La rentrée scolaire en RDC est maintenue pour le lundi 02 septembre 2024. À cet effet, le journal la Référence plus estime qu’il serait peu responsable de maintenir la rentrée scolaire à cette date au moment où la variole des singes ou Mpox se propage à une vitesse exponentielle en RDC. Quel est votre avis ? 

Régine Mbombo : Je comprends leur point de vue mais je me demande pourquoi les gens ne s'inquiètent pas quand les mêmes enfants vont dans les églises ou encore les activités de masse ? Je crois qu'il y a lieu que les experts de la santé publique prennent des mesures réfléchies pour éviter une catastrophe sanitaire. 

Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka