RDC: comment améliorer le pouvoir d’achat des femmes au sein des ménages ?

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Pour mieux comprendre les enjeux liés à l’autonomisation économique des femmes afin d’améliorer leur pouvoir d’achat, le Desk Femme d’Actualite.cd a rencontré  Christine Bijika, coordinatrice nationale de Coopec Épargne et assistante financière à la fondation EUREKA. Elle revient sur les pistes de solutions à explorer et l'entrepreneuriat féminin.

Selon l’économiste, les femmes ménagères jouent un rôle crucial dans l'économie familiale. Améliorer leur pouvoir d'achat, c'est renforcer le tissu économique local. Pour y arriver, elle préconise ainsi la mise en place de mesures telles que :

- L'accès au microcrédit qui peut permettre aux femmes de lancer de petites activités génératrices de revenus et de sortir de la précarité. 

Cependant, elle souligne l'importance d'accompagner ces crédits par des formations à la gestion financière et à l'entrepreneuriat mais aussi la mise en place des mécanismes de garantie et d'accompagnement pour faciliter l'accès à ce type de financement.


- ⁠La formation professionnelle parce qu’une femme formée est une femme plus autonome. 

" Il faut investir massivement dans la formation des femmes, notamment dans les secteurs porteurs comme l'agriculture, l'artisanat et les services, aussi développer des programmes de formation adaptés aux besoins du marché et aux spécificités des zones rurales et urbaines. Ceci permettra aux femmes d'acquérir les compétences nécessaires pour accéder à des emplois mieux rémunérés et d'améliorer leur position dans le marché du travail".
 

- ⁠La promotion de l'agriculture familiale qui est un secteur clé en RDC. En soutenant les femmes agricultrices, on améliore non seulement leur pouvoir d'achat mais aussi la sécurité alimentaire des ménages. Ceci passe par l’amélioration de l'accès aux services de base (L'accès à l'eau potable, à l'électricité et aux soins de santé) afin d’améliorer les conditions de vie des femmes et leur permettre de se consacrer à des activités économiques.

Concernant l'entrepreneuriat féminin, Christine Bijika appelle à le sortir de l'informel afin de le structurer et le formaliser. Cela passe, selon elle par :

- La formalisation du secteur informel qui permettra aux femmes entrepreneures de bénéficier de protections sociales et d'accéder à des financements plus importants. Il est nécessaire de mettre en place des dispositifs incitatifs pour encourager les femmes à se formaliser.


- ⁠La simplification des procédures administratives: Les femmes entrepreneures sont souvent confrontées à des démarches administratives complexes et coûteuses. Il faut alléger ces procédures pour faciliter leur accès aux marchés.


- ⁠La création des incubateurs et des espaces de coworking : ces espaces peuvent offrir aux femmes entrepreneures un cadre de travail propice à l'innovation et à la création d'entreprises. Mais aussi un accompagnement personnalisé, des locaux adaptés et un réseau de contacts.


- ⁠La mise en place des réseaux de mentorat  qui peut aider les femmes entrepreneures à surmonter les obstacles et à développer leurs compétences.


- ⁠Le développement de partenariats public-privé: les entreprises privées peuvent jouer un rôle important en matière de formation, de financement et d'accès aux marchés pour les femmes entrepreneures.

Malgré ces perspectives, de nombreux défis subsistent, note la coordonatrice de Coopec épargne. 

"La culture, les inégalités hommes-femmes et l'accès limité aux ressources sont autant d'obstacles à surmonter. Il faut mener des campagnes de sensibilisation pour changer les mentalités et promouvoir l'égalité des sexes".


Elle souligne également l'importance de prendre en compte les spécificités de chaque région et de chaque groupe de femmes, mais aussi la création d'une synergie entre les acteurs publics, privés et de la société civile pour mettre en œuvre des politiques efficaces.


Nancy Clémence Tshimueneka