Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda dans le conflit qui oppose les Forces Armées de la République Démocratique du Congo à la rébellion du M23, soutenue par Kigali. C'est l'essentiel à retenir lors de la deuxième réunion ministérielle entre la République Démocratique du Congo, représentée par Thérèse Kayikwamba Wagner, et la République rwandaise, représentée par Olivier Nduhungirehe, tenue à Luanda sous la médiation de la République d’Angola.
Selon la Présidence angolaise, cet accord est entré en vigueur depuis dimanche 4 août 2024. Pour la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), cet accord atteste que les positions des parties prenantes au conflit ont évolué pour soulager les souffrances des populations dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
"Les initiatives observées ces derniers temps, précisément les trêves humanitaires et l'accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RDC, à l'issue de la deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l'Est de la République Démocratique du Congo, attestent que les positions des parties prenantes au conflit et des partenaires internationaux de la RDC ont légèrement évolué dans le sens de mettre fin à la banalisation de la vie en RDC et au calvaire que subissent les communautés congolaises affectées par ces conflits depuis un peu plus de trois décennies", déclare la CENCO dans un communiqué rendu public ce mercredi 7 août 2024.
Toutefois, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) rappelle qu'il ne s'agit pas du premier accord trouvé dans le cadre de la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC. Le communiqué, signé par Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, déplore le fait que les partenaires internationaux n'arrivent toujours pas à considérer la situation en RDC comme ils le font pour l'Ukraine.
"Tout en félicitant les uns et les autres pour cette petite avancée, la CENCO se souvient qu'il ne s'agit pas du premier accord signé entre les gouvernements du Rwanda et de la RDC. Tous les précédents accords avaient été brillamment violés et les différents rapports y afférents n'avaient pas donné lieu à des sanctions. Elle note aussi que, jusqu'à présent, les partenaires internationaux n'ont pas encore considéré la guerre qui prévaut à l'Est de la RDC comme une priorité au même titre que la guerre en Ukraine ou la situation au Moyen-Orient. Pourtant, de part et d'autre, ce sont les mêmes vies humaines qui sont fauchées, les mêmes droits humains qui sont violés et la même dignité humaine bafouée", déplore la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO).
Pendant ce temps, sur le terrain de combat, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo continuent d'éprouver d'énormes difficultés face aux rebelles du M23, soutenus par le régime de Paul Kagame selon plusieurs rapports des Nations Unies. Malgré le cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation angolaise dans l'objectif de faire taire les armes, ce mouvement rebelle soutenu par Kigali continue sa conquête des localités et villages dans la province du Nord-Kivu.
Au cours d'une interview accordée à la radio Top Congo FM et au média en ligne Congoindépendant, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a fermé la porte à toute tentative de dialogue avec les rebelles du M23. Pour Félix Tshisekedi, c'est avec le Rwanda, soutien numéro un de ce mouvement rebelle, qu'il faut discuter de la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA