Le mouvement rebelle du 23 mars (M23), qui a repris du poil de la bête dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la RDC, contrôle à ce jour un total de 101 agglomérations dans 4 des territoires du coin le plus riche du pays en minerais. C'est ce qu'a révélé la Lutte pour le Changement (LUCHA), un mouvement citoyen très actif en République Démocratique du Congo, dans son rapport rendu public ce jeudi 8 août 2024.
Contrairement à sa récente liste publiée au mois de juillet dernier, sur laquelle la LUCHA recensait 87 villages et cités conquis dans les territoires de Lubero, Rutshuru, Nyiragongo et Masisi par ces rebelles soutenus par le Rwanda, ces derniers sont parvenus à récupérer 14 agglomérations en un temps record, soit en l'espace d'un mois, essentiellement situées dans le territoire de Rutshuru.
« Nous informons la communauté nationale et internationale que la RDC a perdu en ce jour cent un villages ou agglomérations dans l'est de la RDC, sous la domination du Rwanda et de l'Ouganda, représentés par le M23. Ces villages sont aujourd'hui administrés par les Rwandais et les Ougandais sous couverture du M23 », a déclaré à ACTUALITÉ.CD Jacques Isongo, porte-parole de la LUCHA.
Il s'agit des cités de Katwiguru, Nyabanira, Nyakahanga, Kisharo, Kamukwale, Kasave, Kihoto, Buramba, Nyamilima, Buganza, Nyaruhange, Ishasha, et Nyakakoma.
Pour ce mouvement citoyen, il est essentiel de ne pas oublier ces cités. La LUCHA avoue être dans la logique de pousser le président de la République à agir efficacement, lui qui n'a de cesse « de se plaindre et d'accuser les autres ». Elle exige, par ailleurs, la restauration de l'autorité de l'État.
« Nous n'oublierons jamais ces villages. Nous compatissons. Pour nous, l'objectif est de pousser le président Tshisekedi, qui ne cesse de se plaindre ou d'accuser les autres, à agir efficacement dans le but de récupérer ces agglomérations afin qu'elles soient gérées normalement par notre gouvernement. Nous exigeons la restauration de l'autorité de l'État et la reprise définitive de ces localités », a-t-il soutenu.
Ce succès du M23, qui n'est que l'ombre du Rwanda et de l'Ouganda selon le récent rapport des experts du Conseil de sécurité de l'ONU, se réalise en dépit de la trêve humanitaire de deux semaines, jadis instaurée dans la zone en conflit et prolongée à l'initiative des États-Unis début juillet. À cela s'ajoute l'accord de cessez-le-feu, naguère conclu entre Kinshasa, Kigali et Luanda, sous la médiation du président angolais João Lourenço, dans le cadre de la reprise du processus de Luanda.
Samyr LUKOMBO