RDC: l'ODEP révèle la rémunération faramineuse d’un dirigeant de l'ARPTC, 340 000 USD/mois soit  un montant  trois fois supérieur à celui d’un député national

PH. ACTUALITE.CD

L'Observatoire des dépenses Publiques (ODEP) a dénoncé lundi 5 août, les rémunérations astronomiques des certains dirigeants des entreprises publiques.  Certains d’entre eux, dont ceux de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), bénéficieraient d’un salaire mensuel moyen de  340 000 USD par mois et par dirigeant, avec des écarts allant de 319 321 à 439 471 dollars.

Comparativement aux députés nationaux, dont les émoluments atteindraient 9361 USD mensuel selon la loi des finances en cours, les 7 membres du collège dirigeant de l’ARPTC, entreprise publique toucheraient un montant un peu 3 fois plus supérieur.

Selon l’ODEP, ce collège dirigeant se serait octroyé des rémunérations atteignant collectivement 2,3 millions de dollars américains par an. 

L’ODEP rappelle par ailleurs qu’ils ont touché 18,6 millions de dollars entre 2021 et 2023, sans compter une « prime de janvier » de l’année en cours,  de 3 millions USD versée en début de l’année. 

Pour cet organisme, cette situation est en total déphasage avec la situation dramatique des millions de Congolais déplacés dans l’Est du pays, qui vivent une crise permanente. 

« Le budget de 19 millions de dollars consommé en 3 ans par ces 7 dirigeants est celui donné en 4 ans pour aider 7.000.000 des réfugiés intérieurs. Avec 150 FC chacun par année d’aide publique », renseigne le communiqué de l’ODEP.

Face à cette situation, l’ODEP appelle le président Félix Tshisekedi à suspendre immédiatement l’équipe dirigeante de l’ARPTC. A Constant Mutamba, ministre de la justice engagé dans la lutte contre le détournement des fonds publics, cet organisme appelle à la prise des mesures conservatoires pour éviter toute dissimulation de preuves. La Société civile et la population doivent pour leur part rester vigilantes, pour dénoncer de telles pratiques.

Dans un communiqué publié lundi soir, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a institué une Commission nationale mixte, chargée d'enquêter sur la mafia et les mauvaises pratiques judiciaires dont sont victimes les justiciables, personnes physiques et morales (Société commerciale, entreprise publique, ASBL, etc.).

Bruno Nsaka