Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), un regroupement d'organisations nationales et internationales engagées dans la lutte contre la corruption, a décidé de publier tous les trimestres un “livre blanc” pour répertorier les cas de détournements. Ce bulletin s’appelle « Kanyaka-Rushwa », corruption en lingala et en swahili.
Pour son premier numéro, qui porte exceptionnellement sur le 1er semestre de l’année, le CNPAV a compilé pour près d’un milliard de dollars de scandales, relevant de plus de 10 cas de corruption et actes assimilés, rapportés dans les médias.
Parmi les exemples cités, il y a les 700 millions de dollars qui devaient être investis dans la fabrication de la carte de l’identité. Ce scandale implique à la fois le fournisseur Afritech-Idemia et l’Onip. Le processus de l’octroi de ce marché a été sévèrement critiqué, à cause de son caractère non transparent.
Le CNPAV rappelle également le scandale des lampadaires et des forages d’eau, qui aurait permis le détournement de plus de 85 millions de dollars alors que la population attendait 1000 forages d’eau et 2594 kits des lampadaires.
La défaillance du système judiciaire
Malgré l’ampleur de ces détournements, la justice congolaise semble impuissante ou peu encline à agir. Les enquêtes sont souvent lentes, voire inexistantes, et les auteurs de ces crimes économiques, souvent partisans du régime, bénéficient souvent d'une impunité quasi-totale, regrette Congo n’est pas à vendre.
L’objectif de « Kanyaka-Rushwa » est, selon CNPAV, de mobiliser la population afin qu’elle exige des comptes, et de mettre la pression sur les autorités.
« Ce combat contre la corruption en RDC demande l’implication de tous », peut-on lire dans ce premier numéro.
Bruno Nsaka