Les relations sont tendues entre la Cour des Comptes et l'Inspection Générale des Finances ( IGF) à la suite de la démarche du procureur général près la Cour des Comptes de vouloir auditionner le chef de service de l'IGF Jules Alingete Key à la suite de la mission de contrôle effectuée par ce service rattaché à la présidence de la République auprès de la Générale des Carrières et des Mines ( Gecamines) entre novembre 2023 et janvier 2024.
Du côté de l'IGF, l'on estime que la Cour des Comptes n'est pas compétente pour une telle démarche à l'égard de l'Inspection Générale des Finances. Ils se basent sur l'argument selon lequel l'Inspection Générale des Finances est un service de contrôle rattaché à la Présidence de la République c'est-à-dire seul le Chef de l'État est habilité à faire cet exercice. Dans les médias et réseaux sociaux, les débats allant dans tous les sens sont focalisés sur cette question. Dans ce feuilleton, des organisations de la société civile ont pris parti pour l’un ou l’autre camp.
C'est dans ce cadre qu'en marge de la deuxième journée scientifique de l’IGF organisée jeudi 25 juillet 2024 dans ses installations, l'inspecteur général des finances et coordonnateur Herman Iyeleza Kebe Kenza a dénoncé les attaques contre l'Inspection Générale des Finances. Il estime que dans cette démarche,ce n'est pas le chef de service Jules Alingete qui est visé mais plutôt l'ensemble du service.
"On ne peut pas venir dans une activité comme celle-ci et faire la langue de bois contre toutes les attaques dont le service est l'objet. Aujourd'hui, on croit qu'on s'attaque à son animateur principal alors que consciemment on sait que c'est faux, c'est une étape pour aller après s'attaquer au service parcequ'on dit ok qu'il rentre là d'où ils étaient en faite c'est cette étape là, c'est pourquoi nous nous pensons que nous devons fustiger celà. C'est comme je disais à quelqu'un si on t'accuse d'avoir voler tu ne réponds pas d'ailleurs toi même tu voles non ça n'a aucun sens tu diras je n'ai pas volé, si votre femme vous accuse d'avoir une maîtresse vous ne lui répondais pas votre frère aussi en a ça veut dire que vous avouez que vous avez une maîtresse et cette campagne où les gens se défendent au lieu de dire qu'ils n'ont rien fait veulent dire qu'ils ne sont pas différents des autres, c'est totalement une campagne abjecte", a déclaré l’Inspecteur Général des Finances coordonnateur, Herman Iyeleza Kebe Kenza devant l'assistance
L'inspecteur général des Finances et coordonnateur Herman Iyeleza Kebe Kenza note qu'avec l'accompagnement du Président de la République l'IGF a réalisé un travail remarquable dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. Il a encouragé ses collègues dans la production scientifique des différents rapports de contrôle et missions.
"Nous savons d'où nous venons dans ce pays, nous savons tout ce que nous avons fait sous la poussée du Président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour quitter ce domaine de corruption, on ne peut pas accepter ce genre de campagne là. On nous dit aussi que vous donnez l'impression que nous sommes des voleurs, que le régime est un régime des voleurs non, nous savons que les détournements ont toujours existé, nous nous disons que c'est l'impunité qui diminue ce n'est pas la même chose, on ne dit pas qu'on vole de plus en plus on dit qu'on combat de plus en plus le vol donc c'est quelque chose qu'on doit soutenir et à travers des résultats qui ont été résumés à travers une production scientifique, on doit donner un contenu pour que cette vision, ce travail persiste", a-t-il recommandé dans son intervention
Rappelons-le, conformément aux dispositions de l'Ordonnance n°87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection générale des finances, en abrégé «I.G.F.», ce service rattaché à la Présidence de la République dispose d’une compétence générale en matière de contrôle des finances et des biens publics.
À ce titre, elle vérifie et contrôle toutes les opérations financières de l’État, des entités administratives décentralisées, des établissements publics et organismes paraétatiques ainsi que des organismes ou entreprises de toute nature bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées et des établissements publics ou organismes paraétatiques sous une forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie.
L’Inspection générale des finances, en tant que service d'audit supérieur du gouvernement, peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré, de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevables d'impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d'une fraude lors de l'exécution normale d'une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers.
À la suite de sa redynamisation par le Chef de l'État Félix Tshisekedi et à la nomination de Jules Alingete Key à sa tête, ce service est sorti des sentiers battus en apportant sa touche avec trois modes de contrôle qui sont le contrôle a priori, le contrôle concomitant et le contrôle a posteriori. Face au comportement des gestionnaires congolais habitués à la corruption et au détournement des fonds publics, le contrôle a priori s'est montré efficace pour mieux préserver et assurer la gestion efficiente et correcte des finances publiques en République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA