Trois ouvrages scientifiques, produits par 3 inspecteurs généraux des finances, ont été présentés ce jeudi 25 juillet, à l’occasion de la deuxième journée scientifique organisée à Kinshasa par le Syndicat des inspecteurs des finances (SIF). Il s’agit de « Système coopératif et développement communautaire : stratégie idoine de sortie de crise pour l’Afrique subsaharienne » d’Albert Lutete Mvuemba et « Finances publiques du pouvoir central » de Jean-Marie Abolia, et enfin de « Inégalités économiques et redistribution des revenus. Approche idoine pour la République démocratique du Congo » de Christophe Bitasimwa Bahii.
Dans son exposé de présentation, Albert Lutete Mvuemba est revenu sur la nécessité, pour l’État, d’accélérer la mise en place d’un système coopératif dans le secteur agricole pour le développement du pays. Il compare, par ailleurs, le secteur agricole à celui du football, évoquant la notion d’équipe, de fédération, de comité des arbitres et l’appui de l’État dans le secteur du sport. Selon lui, il en va de même pour le secteur agricole : il prône la coopération entre plusieurs structures et l’intervention de l’État pour booster le secteur et accroître la productivité. « Le système coopératif pourra favoriser toutes les réformes socio-économiques et politiques », a-t-il martelé.
Christophe Bitasimwa Bahii a, pour sa part, décortiqué la problématique des inégalités sociales grandissantes au sein de la société congolaise. Selon son étude, certains ménages riches ont 11 fois plus de revenus que les ménages pauvres. Aussi, la majeure partie des ménages pauvres sont ceux dont les chefs de famille sont des femmes. Par ailleurs, 90% de la population pauvre vit dans les milieux ruraux. Dans son ouvrage, il indique également que plus de 90% de la population n’est pas salariée.
Quant aux facteurs à l’origine de ces inégalités, il note notamment la mauvaise gouvernance et la corruption. Parmi les pistes de solution pour lutter contre les disparités dans la distribution des revenus, il suggère notamment le désenclavement du pays par la construction d’infrastructures routières, pour faciliter l’écoulement des productions vers les grands centres de consommation.
Le troisième ouvrage, dont l’auteur a été empêché de participer, traite des règles générales des finances publiques qui concourent à l’élaboration, à la présentation, à l’adoption et à l’exécution des lois de finances, ainsi qu’à l’affectation des ressources et des charges, au contrôle sur les finances publiques et aux sanctions pour ceux qui y contreviennent.
Cette démarche de présenter des productions scientifiques par les inspecteurs généraux des finances s’inscrit dans le cadre de la théorisation de tout le travail de terrain de l’IGF, pour une lutte efficace contre le détournement des deniers publics et la promotion du développement, a indiqué Herman Yeleza, inspecteur général chef de brigade qui représentait l’inspecteur général-chef de service à l’événement, et qui a procédé au baptême des trois ouvrages. « Ce travail consiste à expliquer les différentes missions de l’IGF sur le terrain pour combattre les antivaleurs. Or, il ne peut y avoir une bonne explication d’un phénomène que si elle est scientifique. Les gens qui font le travail de terrain ont le meilleur profil pour expliquer les choses car, ils sont d’abord eux-mêmes des scientifiques : licenciés, docteurs, professeurs, etc. », a-t-il fait savoir.
Bruno Nsaka