Goma: les autorités militaires présentent des mesures prises pour réduire la criminalité dans la ville

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Goma, rond-point Chukudu.

Alors que dans l’opinion nationale, Goma est plus connu comme un milieu insécurisé en raison notamment de la circulation d’armes qui est à la base du taux élevé de la criminalité urbaine, les autorités militaires à la tête de l’administration ne partagent pas cet avis et parlent de la “manipulation” surtout sur les réseaux sociaux. Mercredi, le gouverneur militaire a peint la situation de la ville qui, d’après lui, retrouve peu à peu sa tranquillité.

"Je crois qu'il y a plus de manipulation que la réalité. Ce que les gens disent de Goma n'est pas totalement vrai. C'est vrai il y a des moments d'incidents et nous avons pris des mesures. À partir du mois de janvier, après que nous nous sommes réunis avec le comité provincial de sécurité, nous avions compris que la criminalité se passait entre 18H et 20H et nous avions décidé qu'on arrête la circulation des motards parce qu'on a évalué, on a trouvé qu'ici il y avait environ 500 motards qui venaient du Rwanda et travaillaient jusqu'à 22H et commettaient des crimes et rentraient chez eux", a indiqué le général Peter Chirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, au cours d’un briefing à la presse.

Cette décision, indique-t-il, produit des résultats. "Au début, les gens ne semblaient pas comprendre mais aujourd'hui on nous jette des fleurs. Depuis le mois de février jusqu'aujourd'hui, zéro cas de braquage des cambistes et là nous nous en félicitons. Au mois d'avril on a connu également une montée de la criminalité et nous avions mis sur pied l'opération « Saficha Moshi». Le bilan est positif et nous avons une tendance à la baisse significative de la criminalité dans la ville".

En avril, la ville de Goma a pourtant connu une flambée de criminalité urbaine. Au moins une dizaine de personnes ont été tuées par balles, pour la plupart des cas en public et pendant la journée. Parmi les auteurs impliqués, il y a des miliciens wazalendo.

"Nous avons démantelé 3 grands réseaux de grands criminels: d'une part, des hommes en uniforme et d'autre part les faux zazalendo et d'autres cas. Il a été organisé quelques chambres foraines, les audiences publiques notamment pour le cas qui avait secoué le quartier Majengo dans la commune de Karisimbi où un élément GR avait tiré sur des paisibles citoyens (trois personnes) dans un restaurant, un autre qui avait tué un chauffeur du CICR et le cas le plus emblématique celui de l'entrée Président, la famille Bwanasadiki (quatre personnes)", a complété le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal, Faustin Kapend.

Les wazalendos

Le gouverneur militaire est revenu sur les différentes mesures prises contre ceux qu’il appelle les " faux zazalendo" à la base de l'insécurité dans la ville de Goma. 

"S'agissant des zazalendo, nous avions pris certaines mesures. C'est d'abord l'interdiction de circuler en ville avec arme ou alors s'ils doivent arriver dans la ville, ils doivent avoir une autorisation avec un timing précis. La deuxième chose, nous avons organisé avec la Monusco des ateliers des droits de l'homme et des droits internationaux humanitaires. J'ai aussi pris la mesure que personne pour ce qui concerne les commerçants, ne doit importer les habits qui peuvent faire semblant des tenues militaires de façon qu'on ne puisse plus avoir de confusion. Ce sont là des mesures prises en dehors de l'opération « Saficha Moshi» qui a commencé et qui continue jusqu'à ce qu'on puisse pacifier complètement la ville", a souligné le général Peter Chirimwami. 

Malgré l’état de siège qui a été mis depuis trois ans avec une administration militaire, la ville de Goma fait toujours face à une insécurité permanente, même si les autorités tentent de montrer une “belle face” du chef-lieu du Nord-Kivu. Plusieurs personnes ont décidé notamment de limiter la circulation dans la ville qui est proche du front armée entre les FARDC et les rebelles du M23 à Nyiragongo et à Masisi. 

Clément Muamba, à Goma