Caricature : Apple et les minerais de sang !

Si le bras de fer judiciaire entre la RDC et la société Apple n’a pas encore été lancée, la multinationale américaine a tout de même reçu un ultimatum de 3 semaines pour répondre à une requête des cabinets internationaux d'avocats Amsterdam & Partners LLP (Washington DC/London) et Bourdon & Associé (Paris), mandatés par le gouvernement congolais au sujet des minerais utilisés pour la fabrication de ses appareils.

Dans un rapport intitulé « Minerais de sang - Le blanchiment des 3T de la RDC par le Rwanda et des entités privées », ces cabinets dénoncent l'exploitation illégale des minerais en RDC, notamment à l’Est. Ce document révèle de graves violations des droits humains dans les régions minières de la RDC et souligne la complicité silencieuse de la communauté internationale face aux massacres dans l'est du Congo. 

Des réponses claires sur l’utilisation des minerais tel que l’étain, le tantale et tungstène sont attendues dans 21 jours pour éclairer la lanterne. Et depuis la publication du document, plus d’une semaine s’est déjà écroulée. Cette mise en demeure questionne également la véracité des affirmations de l'entreprise sur la vérification de l'origine de ces minerais, souvent achetés via le Rwanda qui ne produit quasiment pas de ces ressources.

Cette action révèle les incohérences dans la chaîne d'approvisionnement des minerais 3T, cruciaux pour l'industrie de l'électronique, de l'automobile, de l'aviation et des énergies renouvelables, et souvent entachés par des pratiques de blanchiment d'argent via la contrebande. Ces pratiques financent des groupes armés, aggravant les crises humanitaires et environnementales en RDC.

Ceci n’est pourtant pas une première révélation de ce genre qui met en cause l’utilisation des ressources minières de manière illégale. Global Witness l’a fait en 2015, Amnesty international en 2019, Green peace en 2017, une enquête du Guardian a été publiée en 2018, un rapport de Fairphone en 2021, et bien d’autres.