Rose Mutombo, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a reçu ce mardi 9 avril l’ambassadeur de l’Union européenne en République Démocratique du Congo, Nicolas Berlanga. Les deux personnalités ont abordé l'une des récentes décisions du gouvernement portant sur la levée du moratoire sur la peine de mort. L'ambassadeur qui a critiqué cette décision a rappelé la position de l’UE quant à l’application de la peine capitale.
"Il y a de moins en moins des pays qui appliquent la peine de mort. Et certainement sur le sol européen, aucun pays n'applique la peine de mort. Du point de vue moral, nous sommes contre l'application de la peine de mort mais aussi du point de vue scientifique, toutes les études montrent que l'effet dissuasif de la peine de mort est presque nul. Donc, nous encourageons les autorités de la République Démocratique du Congo, nous montrons notre soutien et notre appui pour utiliser d'autres moyens que la peine de mort pour lutter contre l'impunité qui perdure dans l'est de la République Démocratique du Congo", a dit l’ambassadeur de l’UE en RDC.
Depuis le mois de mars de l'année en cours, le gouvernement a annoncé la reprise des exécutions capitales. Cette peine va notamment s’appliquer aux militaires accusés de trahison face à la nation. La décision a été notifiée dans une circulaire signée mercredi 13 mars par la Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Rose Mutombo. Selon le gouvernement, le rétablissement des exécutions vise à "débarrasser l'armée de notre pays des traîtres et d'endiguer la recrudescence d'actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d'homme", a écrit Rose Mutombo.
Depuis près de deux ans déjà, la République Démocratique du Congo fait face aux rebelles du M23 qui se sont emparés de larges pans de la province du Nord-Kivu (est), et ont fortement étendu leur emprise vers le nord de la province du Nord-Kivu. La déroute de l'armée congolaise et de ses milices supplétives face à la progression du M23 a attisé chez les autorités des soupçons d'infiltration des forces de sécurité. C'est dans ce cadre que le Conseil Supérieur de la défense avait fait cette demande au Chef de l'État Félix Tshisekedi.
Clément MUAMBA