Rose Mutombo Kiese, Ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a tenu une nouvelle réunion mardi 26 mars 2024 en présence de Monsieur le Procureur Général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo Nkonkesha, avec des hauts magistrats civils et militaires des Cours et Tribunaux, Offices, de la Haute Cour Militaire et de l'Auditorat Général des FARDC dans son cabinet de travail à Kinshasa-Gombe. À l'ordre du jour de cette séance de travail : le désengorgement du Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), également appelé prison centrale de Makala, et de la prison militaire de Ndolo.
Selon la cellule de communication du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, une commission spéciale a été mise en place et commence ses travaux dès ce mercredi 27 mars 2024 au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), aussi appelé prison centrale de Makala. La commission spéciale est constituée de magistrats de la Cour de cassation, du Parquet général près la Cour de cassation, de la Haute Cour militaire, de l’Auditorat général des FARDC, de représentants des parquets généraux près des Cours d’Appel, et de l’Inspectorat général des services judiciaires.
"Cette commission entame ses travaux à la Prison Centrale de Makala dans le ressort de Kinshasa-Gombe puis suivra dans le ressort de Kinshasa-Matete. Les magistrats des Parquets généraux près des Cours d’Appel, des parquets près de Grande Instance, des parquets près des Tribunaux de paix, qui possèdent au moins un dossier d’un prévenu en détention, sont tenus de se présenter auprès de cette commission qui siégera à la Prison Centrale de Makala. Les détenus définitivement condamnés seront transférés dans d’autres prisons ou maisons de détention", explique le Ministère de la Justice et Garde des Sceaux.
Pour désengorger la Prison Militaire de Ndolo, construite pour 500 détenus mais qui en compte maintenant plus de 2.000, il sera proposé, de manière urgente, la réhabilitation de la Prison de Boma dans la province du Kongo Central par le gouvernement de la République, via le service de génie militaire, pour accueillir les détenus condamnés. Des hauts magistrats ayant participé à cette réunion ont proposé la construction, dans les meilleurs délais, de la nouvelle Prison de Menkao dans la commune de Maluku à Kinshasa, ainsi que de prisons dans l’ancienne configuration des 11 provinces à travers le pays.
Des détenus de la Prison de Munzenze de Goma, dans la province du Nord-Kivu, seront transférés à la Prison de Sake, dont les travaux ont suffisamment avancé. Il est également prévu la réhabilitation de la Prison de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Concernant les détenus ayant commis des infractions mineures, il reviendra aux membres de la commission spéciale d’évaluer leurs cas en vue de leur libération dans les meilleurs délais.
Ces multiples séances de travail autour de la gestion des maisons carcérales font suite aux instructions du Président de la République Félix Tshisekedi données lors de la 130e réunion du conseil des ministres à la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo de collaborer étroitement avec le Conseil Supérieur de la Magistrature ( CSM) pour décourager les arrestations intempestives des magistrats du parquet, même pour des faits mineurs, et pour remédier au non-respect des délais dans l'instruction des dossiers par les cours et tribunaux, ce qui entraîne des retards. Selon le compte rendu de la réunion, un rapport détaillé de la ministre de la Justice et Garde des Sceaux est attendu lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres.
Bien avant, c'est notre Confrère Stanis Bujakera Tshiamala qui a lors de sa sortie à la prison centrale de Makala alerté sur les conditions inhumaines des détenus au sein de cette maison carcérale. Dans son message aussi, il avait attiré « l'attention de l'opinion sur le sort de Damas Ngoy Nkungu, le plus vieux prévenu de la prison de Makala qui totalise 21 ans sans procès. À lui tout seul, il symbolise le désespoir de nombreux prisonniers innocents qui croupissent dans les geôles à cause des parquets. Selon les données du journaliste, la prison centrale de Makala est une sorte d'antichambre de la mort avec plus de 14.000 détenus.
Clément MUAMBA