Après 6 mois de procès, le Tribunal de Grande instance de la Gombe a rendu public, ce lundi 18 mars dans la soirée, son verdict dans l’affaire opposant le Ministère Public au journaliste Stanis Bujakera.
Le correspondant de Jeune Afrique et Directeur de publication adjoint du média en ligne "Actualités.cd" est condamné à 6 mois de prison et au payement d’une amende de 1million de francs congolais (400 dollars américains). Les juges ont déclaré établies toutes les six infractions à charge de Stanis Bujakera, notamment, la fabrication des faux documents, la falsification des documents officiels et la propagation des faux bruits. Toutes ces accusations n’ont jamais été prouvées tout au long de ce procès. Raison pour laquelle ses avocats avaient plaidé pour son acquittement.
Ayant déjà passé 6 mois en détention, Stanis Bujakera devra néanmoins quitter la prison après toutes les formalités de sortie.
Journaliste en danger (JED) exprime sa déception face à cette condamnation injuste. Pour JED, le grand écart entre les 20 ans de prison et 7500 dollars d’amende requis par le Procureur et les 6 mois de prison et 400 dollars d’amendes prononcés par le Tribunal démontre bien que le dossier de l’accusation était vide et basé seulement sur la mauvaise foi du Ministère Public et sa volonté de « punir Bujakera » et servir de leçons aux autres journalistes, comme il l à lui-même déclaré au cours d’une audience publique.
Les circonstances de l’arrestation de Stanis Bujakera, le 08 septembre 2023 à l’aéroport de Ndjili ; sa longue détention à la prison Centrale de Makala, et sa condamnation sous pression de la communauté internationale qui n’a jamais cessé d’exiger sa libération, constituent des graves atteintes à la liberté de la presse et d’expression qui placent désormais la RDCONGO parmi les pays les plus dangereux au monde pour les journalistes.