Comment prévenir et guérir des violences conjugales ?

Photo/ Droits tiers
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Réagissant à la recrudescence des violences conjugales, le professeur en psychologie Josué Ozowa Latem soutient que ces pratiques ont un impact négatif sur la vie des couples, surtout celle de la victime, mais aussi le développement des enfants. Ce comportement, selon lui, est dû aux facteurs culturels, à l'éducation et à l'influence du milieu. 

"D'un côté, il y a la loi de la nature qui fait croire aux hommes que le fait d'être de sexe masculin leur confère une certaine supériorité par rapport aux femmes et de ce fait, ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent d'elles. De l'autre, il y a l'environnement qui influence le comportement de l'individu. Si un enfant a grandi dans un milieu où on commet toutes ces bavures, il va les retenir et les faire à son tour. Et au milieu de tout ça, il y a la culture africaine qui favorise ce comportement en chosifiant et en minimisant la femme, en réduisant son existence à celle de l'homme," estime l'expert.

Que faire une fois que l'on se retrouve dans ce schéma de violence ?

"Pour se soulager de ce mal qui ronge la société, les victimes doivent dénoncer, partager et se faire accompagner, conseille l'enseignant qui révèle tout de même que la plupart des cas se présentent comme des pathologies."

Généralement, "ces cas commencent avec des femmes qui amènent le problème d'insomnie et/ou des maux de tête interminables. Il faut creuser profondément pour découvrir qu'il est question de violence conjugale. Ce qui ne facilite pas du tout la tâche", déplore-t-il.

Accepter des vivres en silence détruit des vies, soutient le psychologue.

"Trop souvent, les femmes n'arrivent pas à dénoncer par peur de faire mal à leurs partenaires et de subir le rejet de la société. Ces conditions placent la femme dans un état de masochisme, la rendent vulnérable et l'exposent à des maladies psychosomatiques, mais aussi aux problèmes de santé mentale et même corporelle. Les traumatismes issus de ces actes déséquilibrent énormément la victime et peuvent conduire à la mort."

Le clinicien précise que plus de 50 % des victimes de ces violences arrivent à s'en sortir, mais il faut le concours de leur entourage pour pérenniser ces améliorations.

"Ils arrivent à reprendre le train de vie, mais avec des difficultés. Pour les aider à guérir vite et à faire durer ceci dans le temps, il faut l'appui et le soutien du second partenaire, de la famille, des amis. C'est pourquoi, dans l'approche psychologique, on associe toujours les deux partenaires si possible pour une prise en charge efficace."

Les conseils pour prévenir 

"La femme tout comme l'homme ont été créés libres et doivent vivre ainsi, mais en complète parité. » Lorsqu'il y a un problème, l'important est de trouver le moment propice pour un dialogue franc dans le respect mutuel. Si à deux, le couple n'arrive pas à trouver une solution, il faut associer les familles et/ou les amis qui peuvent aider dans ce genre de situation."

Nancy Clémence Tshimueneka