Plus de 100 millions de femmes élèvent seules leurs enfants, selon un rapport de ONU femme publié en 2022.En RDC, des statistiques publiées par l’UNFPA révèlent que 109 adolescentes pour 1.000 (âgées de 15 à 19 ans) ont donné naissance entre 2004 et 2020.
117 femmes pour 1.000 (âgées de 15 à 49 ans) ont eu des grossesses non désirées entre 2015 et 2019. Ce qui dénote une légère croissance de 13% des mères célibataires.
Le desk femme d’Actualite.cd est allé à la rencontre de trois femmes célibataires. Sans tabou, elles ont évoqués leur parcours. Elles ont également livrés leur ressenti sur le fait d’élever leurs enfants sans partenaires.
Les personnes dont vous vous apprêtez à lire le récit ont requis l’anonymat et portent des identités fictives.
Âgée de 46 ans, Sandrine, a toujours voulu être mère. Après avoir espéré le mariage jusqu'à ses 33 ans, elle se décide d’avoir un enfant seule.
"Je vivais déjà le rejet en famille tout comme en société vu mon âge avancé sans mariage ni enfants. J’ai fait le choix de tomber enceinte pour avoir ne fut ce qu’un enfant. Trois mois après cette décision, je suis tombée enceinte. Il n’ya rien d’héroïque dans ce que j’ai fait. Je pensais résoudre mon indignation et me combler par la naissance de cet enfant mais c'était pire qu'être célibataire sans enfants. J’étais discriminée partout durant ma grossesse mais je tenais parce que je croyais que cet enfant allait être ma seule consolation. Lorsqu’il est venu au monde, c’était la désillusion. J’étais presque seule face à toutes les difficultés de la vie. Payer la maternité, ses vêtements, à manger, l’élever, le scolariser jusqu'à ses 11ans, une vie pleine d’amertume! Je ne le conseille à personne"
Sandrine insiste sur le fait que, quand on décide d’être maman sans partenaire, il faut s’assurer d’avoir le soutien de sa famille et les ressources suffisantes pour élever un enfant.
Pour Israëlla 35 ans, couturière et mère de 4 enfants, élever les enfants sans partenaires est une lourde responsabilité à laquelle aucune femme ne devrait faire face.
" Il ya 3 ans, mon mari m’a chassé du toit conjugal avec les enfants parce que j'avais découvert qu’il vivait avec une autre en cachette. Comme j'avais un peu de moyens à l'époque, j’ai décidé de nous trouver une maison mais c'était très dur pour moi d’être à la fois le père et la mère. Après 14 mois, je suis retourner vivre dans ma famille avec toute l’humiliation qui s’en est suivi. Grâce à mon atelier de couture aujourd'hui, j'arrive un tant soit peu à répondre aux besoins de mes enfants"
" Il tenait à avoir un enfant de moi parce qu’il ne voulait pas me perdre " raconte Clarisse, 23ans, diplômée d´État et mere d’une fille de 4 ans.
« Il me répétait qu'il m´aimait et ne voulait en aucun cas me perdre. Je l'ai cru et lui ai fait confiance. Lorsque je lui ai annoncé que j'étais enceinte, il m’a dit qu'il ne voulait pas devenir père. J’ai eu du mal à m’y faire. J’ai tenté d'avorter mais ça n’a pas marché. Il est devenu injoignable, c’est alors que j'ai décidé d'en parler à ma mère . Frustrée, elle s’est rendue dans la famille du garçon mais on ne l’a jamais retrouvé jusqu'aux 3 ans de ma fille. J’ai arrêté mes études, et toutes les activités d'abord par honte ensuite pour être une vraie mère pour ma fille. Ma famille ne s’occupe ni de moi ni de ce qui concerne ma fille à part ma mère qui essaie de faire le minimum. Mon père lui, me répète chaque jour que c'est par pitié qu’ils m’héberge et que d’ici un an, je devrais me remettre trouver un logement et partir avec ma fille."
Une situation malheureusement trop courante, révèle la jeune femme, qui demande à toutes les mères se trouvant dans sa situation de ne pas baisser les bras, et de continuer à se battre pour leurs enfants, qui sont des cadeaux précieux.
Nancy Clémence Tshimueneka