RDC : Étrangers arrêtés et observateurs électoraux soupçonnés, Peter Kazadi met en garde ceux qui font peser une menace sur le processus électoral

Vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde
Vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde

Le gouvernement congolais a exprimé ce mardi sa préoccupation quant à une menace imminente qui pèserait sur le processus électoral en République démocratique du Congo. Le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde, a déclaré dans une conférence de presse que certaines officines politiques préparent la contestation des résultats prévus par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Cinq ressortissants étrangers ont été appréhendés par les services de sécurité congolais, a-t-il dit. Bien que les nationalités n'aient pas été divulguées, ces individus auraient affirmé, selon un procès-verbal, qu'il y aurait actuellement 50 observateurs en RDC équipés du même type de matériel de communication que celui dont l’usage avait été interdit aux observateurs de l'Union européenne (UE). Pour le contexte, l’UE avait annulé sa mission électorale initiale en raison de retards dans l'obtention des autorisations nécessaires pour l'utilisation de ses moyens de communication, tels que des téléphones satellitaires et des kits Internet.

Ce mardi, le vice-Premier ministre a spécifiquement pointé du doigt une mission d'observation électorale, sans la nommer explicitement : "Ces individus travaillent avec une structure qui fait beaucoup de bruit. Cette structure est financée à hauteur de millions pour accomplir cette tâche. Elle cherche à se substituer à la CENI", a déclaré Peter Kazadi Kankonde.

Il a ajouté : "Ils ont mis en place leurs centres de compilation des résultats, ont embauché un grand nombre de personnels et disposent de technologies connectées par satellite (...). Ce n'est pas nouveau, cela se produit dans d'autres pays en Afrique. Ils cherchent à manipuler les résultats et à les attribuer à un candidat de leur choix."

Le gouvernement a pris des mesures pour contrecarrer ces activités présumées, a-t-il dit.

Ces déclarations interviennent après les récentes déclarations de Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre chargé de la Défense, qui avait directement accusé Moïse Katumbi, déclarant : "Il sait qu'il va perdre les élections, mais il va fabriquer des résultats qu'il va faire publier. S'il ne réussit pas, ils vont tenter de mettre le feu dans le pays. On ne le laissera pas détruire ce pays pour ses ambitions mafieuses. Nous utiliserons la force publique pour rétablir l'ordre." Ces propos soulignent une atmosphère tendue à la veille du scrutin en RDC.

Ivan Kasongo