Rdc-élections : les Kinoises saluent la mesure de la candidature commune de l'opposition à la présidentielle mais ne s'accordent pas quant au choix porté sur Katumbi 

Trois candidats à l'élection présidentielle dont l'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo Shamba et Seth Kikuni Masudi se sont retirés de la course au profit de l'ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe. Ils l'ont annoncé au lendemain du début de la campagne électorale.

Selon Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo, leur ralliement à la candidature de Katumbi répond à l'aspiration profonde du peuple congolais qui réclame un changement de gouvernance.

Le président du parti politique LGD, Matata Ponyo, a également fait savoir que c'est Moïse Katumbi qui portera le ticket de l'opposition à l'élection présidentielle du 20 décembre prochain.

Les Kinoises rencontrées ce mardi 21 novembre saluent cette décision prise par les leaders de l'opposition pour une candidature commune à la présidentielle, mais leurs avis divergent quant au fait d'avoir porté ce choix sur Moïse Katumbi.

" Les leaders de l'opposition se sont rendus compte qu'ils ne pouvaient pas gagner les élections en y allant en rangs dispersés. Sachant déjà que cela se joue entre Moïse Katumbi, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, ils ne pouvaient que se pencher du côté de Moïse Katumbi qui se montrait très réceptif depuis le début. Mais Fayulu aurait été un meilleur candidat commun du fait de sa constance dans l'opposition durant le quinquennat qui vient de s'écouler, alors que Moïse Katumbi partage le bilan de Félix Tshisekedi pour avoir participé à la gestion du pays dans le cadre de l'Union Sacrée, a déclaré Micheline Kabeya, licenciée en Polytechnique de l'Université de Kinshasa."

Pour Sabrina Mwepu, diplômée en biologie et chimie et mère de 4 enfants habitant à Lemba, Moise Katumbi mérite d'être le candidat commun de l'opposition, au regard de ses réalisations dans le Katanga lorsqu'il était gouverneur. 

"Il était parmi les meilleurs dirigeants provinciaux au regard de son bilan et de tout ce qu'il a eu à accomplir. Compte tenu de son parcours personnel et politique, il est clairement le candidat idéal pouvant rivaliser avec le Président Félix Tshisekedi."

De son côté, Souzy Ndala, vendeuse des produits vivriers au Rond-point Ngaba, se dit sceptique quant au choix porté sur Katumbi et penche pour Mukwege.

"Moïse Katumbi ne mérite pas d'être le candidat commun de l'opposition. Il a eu des membres dans le gouvernement de l'Union sacrée, il est d'une façon ou d'une autre co-responsable du bilan qu'il critique. Je pense que Denis Mukwege est mieux placé pour être le ticket gagnant. Bien qu'appuyé par l'Occident, il s'est sacrifié pour soigner les femmes et il pourra se sacrifier pour nous donner un meilleur avenir."

Pour sa part, Jacqueline Mangabo, infirmière au Centre Lumière de Ngaba, pense qu'aucun candidat président de l'opposition ne peut faire face à Félix Tshisekedi le 20 décembre prochain. Peu importe le choix qu'ils pourront opérer, Tshisekedi finira par briguer un second mandat.

La campagne électorale a été officiellement lancée le 19 novembre, et implique un grand nombre de candidats, avec 25 832 pour la députation nationale, dont 21 187 hommes et 4645 femmes (soit 17 % de femmes), 44 110 candidats pour la députation provinciale, comprenant 32 897 hommes et 11 213 femmes (soit 25,4 % de femmes), et désormais 23 candidats pour la présidence, dont 21 hommes et 2 femmes (soit 8,6 % de femmes).

Nancy Clémence Tshimueneka