RDC: Émergence d'un nouveau groupe armé à Nyiragongo

Carte du territoire de Nyiragongo
Carte du territoire de Nyiragongo

Dans la province du Nord-Kivu, à Nyiragongo, un nouveau groupe armé, baptisé l'Union des Forces Patriotiques du Congo (UFDPC), a fait son apparition. Vêtus d'uniformes militaires et armés, ces jeunes hommes et femmes ont tenu leur première parade le samedi 23 septembre 2023, à quelques mètres du bureau du chef du groupement Bukumu.

Ils affirment répondre à l'appel du président de la République démocratique du Congo, qui encourage tous les Congolais à se mobiliser pour défendre leur nation contre les agresseurs. Leur objectif initial est de combattre les rebelles du M23 à Kibumba, et ils sollicitent le soutien logistique du gouvernement congolais pour se joindre aux forces armées nationales.

Ce rassemblement a également compté la participation de membres de la société civile, dont Placide Nzilamba, coordinateur adjoint du Cadre de Concertation Nationale de la Société Civile. Il a souligé l'importance du respect des droits de l'homme.

Cependant, cette montée en puissance d'un nouveau groupe armé intervient après un meeting de la rébellion du M23 à Kibumba, où cette dernière a averti le gouvernement congolais des conséquences, notamment sur la population civile, en cas d'offensives militaires dans la région.

Cette émergence suscite des inquiétudes quant à la stabilité de la région du Nord-Kivu et met en lumière les enjeux de la mobilisation citoyenne dans un contexte de conflit persistant en RDC.

En avril dernier, le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) en République Démocratique du Congo (RDC) avait publié  des chiffres alarmants concernant la présence de groupes armés dans l'Est du pays.

Selon le coordonnateur du programme, Tommy Tambwe, un inventaire réalisé en avril dernier révèle que pas moins de 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers opèrent activement dans cinq provinces de l'Est congolais, à savoir l'Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, et le Tanganyika.

M. Tambwe avait détaillé les chiffres, révélant que la province du Tanganyika compte 19 groupes armés nationaux et aucun groupe étranger, tandis que le Maniema en compte 20 sans présence étrangère. La province du Sud-Kivu, en revanche, est la plus touchée, avec 136 groupes armés locaux et 5 groupes étrangers. Le Nord-Kivu suit avec 64 groupes armés locaux et 7 groupes armés étrangers, tandis que l'Ituri dénombre 20 groupes armés locaux et 2 groupes étrangers.

Ces chiffres témoignent de la complexité de la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC et soulignent les défis importants auxquels le gouvernement congolais est confronté pour parvenir à une paix durable et à la stabilité dans cette région troublée.

Yvonne Kapinga, à Goma