RDC-Assemblée Nationale : « Nombre, postes et productivité des femmes députées » au cœur d’une étude de GEC

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Une nouvelle publication du Groupe d’étude sur le Congo est parue à la fin du mois de mars. Elle aborde la représentativité, l’occupation des postes de prise des décisions ainsi que la participation des femmes dans les différentes plénières au sein de l’Assemblée Nationale. 


« En RDC, les femmes représentent 51% de la population», selon les données de 2019 de l'Institut national de la statistique. Mais sur les 500 sièges de l'Assemblée nationale, seulement 13,2 % sont occupés par des femmes. Ces 66 femmes députées sont toutefois plus nombreuses aujourd'hui qu'au début de la législature lorsqu'on n'en comptait que 50, selon le classement de l'Union interparlementaire (UIP) qui rangeait alors le pays à la 163e place » précise l’étude. 


Jusqu’en fin 2021, le nombre de femmes était passé à 64  toujours selon l'UIP, classant la RDC à la 154è place.

Entre la session de septembre et celle de mars, il y a eu l'invalidation du mandat de Marie-Ange Mushobekwa et la nomination de la députée Mireille Masangu au gouvernement Sama Lukonde 2. Malgré cela, dit l’étude, « la suppléance a beaucoup aidé les femmes députées à améliorer leur taux au sein de l'hémicycle. Même si ce dernier était déjà supérieur aux 8,9% et aux 8,4% des législatives précédentes. Car, au moment où nous écrivons ces lignes, 23 suppléantes sur 91 au total sont des femmes. Seulement 4 députées femmes titulaires ont été remplacées par des suppléants hommes. Le siège de Mireille Masangu reste vacant jusqu'à la validation des pouvoirs de sa suppléante. Ce qui portera le nombre des femmes députées à 66 ». 


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Postes à responsabilités de moins en moins accessibles aux femmes


Sur les 66 femmes présentes à l'Assemblée nationale, seulement sept occupent des postes à responsabilités. Le bureau comprend deux femmes dont la rapporteure adjointe, Colette Tshomba, et la questeure, Angèle Tabu. Le comité des sages est présidé par la députée Marie-Ange Lukiana, secondée par Caroline Bemba, élue de Gemena. 


Par ailleurs, seule la commission genre, famille et enfant est dirigée par une femme, Christelle Vuanga, secondée par Mamie Agigba. La députée Liliane Ngoie est vice-présidente de la commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable.


Sous la présidence de Jeanine Mabunda à l'Assemblée nationale, à part la commission genre, famille et enfant et le comité des sages, une autre femme, Janet Kabila dirigeait la commission défense et sécurité. Il en était de même de la commission droits de l'homme, à l'époque dirigée par Christelle Vuanga. 


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« Certains pourraient alors être tentés de dire qu'avec le retour d'un homme au perchoir, les chances d'avoir les femmes à des postes de responsabilités ont été amoindries », commente l’étude.  


Femmes députées, femmes productives?


L’étude n’épargne pas la productivité des femmes au sein de la chambre basse du parlement. Elle estime que si le nombre des femmes à l'Assemblée paraît dérisoire et leur accès aux postes à responsabilités difficile, cela ne saurait justifier leur faible taux de production parlementaire. 


« Depuis septembre 2020, période du début de documentation du travail parlementaire par Talatala, Christelle Vuanga a, à la fois, exercé un moyen d'information et introduit une proposition de loi sur la protection des personnes atteintes de la drépanocytose. Annie Mombunza a déposé une proposition de loi portant principes fondamentaux relatifs à l'élevage en RDC, alors qu'Angèle Tabu est auteure de la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l'ordre national des environnementalistes en RDC. Quant aux députées Mary Kiala et Genevieve Inagosi, elles ont exercé chacune un moyen d'information: une question orale avec débat adressée au ministre Augustin Kibasa sur la taxe RAM pour la première et une question orale avec débat à l'attention du même ministre au sujet du délai et des remboursements des prélèvements de la taxe RAM pour la seconde ». 


Avec les amendements apportés à l’article 13 de la Loi électorale, le GEC soutient que pour la prochaine législature, les femmes devront compter sur la brèche que ces textes accordent aux partis politiques, en incitant ces derniers à aligner -50% au minimum de femmes dans une circonscription pour bénéficier de l'exemption du paiement de la caution de la liste. Et cela, sans garantie d'amélioration du taux de femmes députées à l'Assemblée nationale.

Prisca Lokale