Pour célébrer les droits des femmes cette année, la Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) a organisé des séances de sensibilisation pour exploiter les différents thèmes choisis au niveau national et international. Sa coordonnatrice revient sur cette expérience pour le desk femme d'Actualité.cd
« Le thème de cette année est très pertinent quand on sait que les femmes continuent à avoir un accès très limité aux nouvelles technologies de l'information et de la communication », souligne Sandrine Lusamba.
« Education numérique égalitaire pour la paix et l'autonomisation des femmes et des filles en RDC » est le thème choisi par le ministère du genre.
Sandrine Lusamba estime que cette déclinaison s’adapte au contexte congolais.
« Dans le contexte de la RDC, nous avons participé à plusieurs discussions entre femmes. Certaines pensaient que le thème n'avait pas sa raison d'être, au regard des priorités que nous avons en RDC en ce qui concerne les femmes et que l'accès aux NTIC n'était pas une priorité. C'est un discours que nous ne devrions pas tenir car le monde n'attendra pas la RDC, il avance et c'est au gouvernement congolais et tous les acteurs de faire des efforts pour atteindre le niveau des autres pays, au besoin, les dépasser. Les femmes ont mis en avant le contexte qui est caractérisé par le manque d'emploi, les violences domestiques ou basées sur le genre, ou un environnement caractérisé par différents conflits, elles n’ont pas tort, mais nous devons nous adapter », rassure-t-elle.
Des descentes dans les camps des déplacés
Par ailleurs, la coordinatrice nationale de SOFEPADI a donné quelques détails sur les activités organisées par cette ONG.
« Nous avons organisé des activités de sensibilisation pour montrer aux femmes comment on peut aussi utiliser les nouvelles technologies pour porter le plaidoyer de la femme congolaise, dénoncer et parler des inégalités auxquelles les femmes font face. Les femmes peuvent utiliser ces outils pour communiquer autour de la difficulté d'accès au crédit, à l'emploi, les inégalités en milieu professionnel. Nous avons échangé avec les femmes pour que la compréhension du thème soit meilleure.»
Et de renchérir, « dans le Nyiragongo (Nord-Kivu), affecté par les conflits, où sont entassés des déplacés dans les camps de réfugiés, nous avons organisé des activités de sensibilisation sur l'importance des NTIC dans la vulgarisation de la bonne information sur l'accès aux services, comment dénoncer les abus et le harcèlement sexuel. En Ituri, nous avons voulu assister les personnes qui sont dans le besoin. Nous avons été dans les orphelinats d'enfants issus des conflits. Nous avons saisi cette opportunité également pour parler des droits des femmes, des services de planification familiale car la promiscuité dans les camps des déplacés est également à la base des cas de naissances et des décès importants ».
Il faut également noter que la ministre du genre, Gisèle Ndaya avait encouragé les ONG et tous les acteurs à lier les activités du mois de mars aux efforts de paix en RDC ainsi que l’implication des femmes dans tous les processus de paix. Sandrine Lusamba a fait savoir aussi que les femmes seront initiées à utiliser les moyens de bord en termes de technologies pour faire entendre leurs voix et pour apprendre et s'adapter à l'évolution du monde.
Prisca Lokale