Est de la RDC : le M23 boude l’Angola mandaté par le sommet d’Addis Abeba notamment pour négocier le cessez-le-feu

Les rebelles du M23 à Kibumba
Les rebelles du M23 à Kibumba

Près de deux semaines après le sommet d’Addis Abeba sur la crise dans l’Est de la RDC, les lignes n’ont pas bougé. Les résolutions prises ne sont pas appliquées. Ce mercredi, le Président angolais, João Lourenço a révélé que la rébellion du M23 snobe les autorités angolaises alors que son pays a été mandaté par le sommet d’Addis Abeba pour négocier a priori le cessez-le-feu et le cantonnement des troupes rebelles.

« Le sommet d’Addis Abeba a mandaté l’Angola pour entrer en contact direct avec le M23. Et ce, pour parvenir à un accord sur ces deux sujets : le cessez-le-feu et le cantonnement de leurs effectifs », a indiqué João Lourenço dans une interview avec RFI et France 24.

Le Président d’Angola précise que « ces contacts ont déjà été pris par les autorités angolaises auprès de leadership du M23 sans résultat à ce stade. Ils ont commencé depuis hier [mardi le 28 février] ».

« Ce même sommet d’Addis Abeba avait également pris la décision qu’une fois obtenu le cessez-le-feu, qu’il y ait déploiement automatique de la force régionale de l’Afrique de l’Est », a ajouté M. Lourenço.

Le sommet d’Addis Abeba avait quasiment validé les résolutions prises quelques semaines avant par les Chefs d’Etat de l’EAC concernant l’Est de la RDC, notamment le cessez-le-feu immédiat, le retrait de tous les groupes armés y compris le M23, le déploiement rapide et complet de la force régionale de l’EAC. Un nouveau calendrier avait été élaboré avec des dates précises pour le retrait du M23 à partir du 28 février des zones occupées. Mais aucun signal dans ce sens sur le terrain.  Malgré les multiples appels au cessez-le-feu, la rébellion poursuit l’offensive. Le M23 exige un dialogue avec Kinshasa mais les autorités congolaises n’en veulent pas. Sur le plan militaire, la présence de la force régionale de l'EAC n'a pas résolu le problème sur le terrain. Les voix s'élèvent de plus en plus pour exiger son retrait. 

 Patrick Maki