RDC-Rwanda: la tension est montée d’un cran, le processus diplomatique au point mort

Uhuru Kenyatta à Goma
Uhuru Kenyatta à Goma

En dépit de la pression internationale et des initiatives régionales, aucun signe d’apaisement n’a été enregistré ces derniers jours entre Kinshasa et Kigali, bien au contraire. Le processus diplomatique est au point mort et les combats ont repris sur plusieurs axes entre l’armée congolaise et le M23. 

La tension est montée d’un cran mardi entre le Rwanda et la RDC, les autorités rwandaises accusent un avion militaire congolais d’avoir violé son espace aérien. Ledit avion a été touché par un tir revendiqué par l’armée rwandaise. Kinshasa, de son côté, a rejeté les accusations rwandaises et a considéré cette attaque comme un acte de guerre.

Ce mercredi, le facilitateur du processus de paix en RDC mené par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), Uhuru Kenyatta, a pris « note avec une profonde inquiétude la forte détérioration de la situation au Nord-Kivu en RDC où des combats ont éclaté entre divers groupes armés ainsi qu'entre les FARDC et le M23 ».

Sans beaucoup de solutions, l’ancien président kényan a appelé à la cessation de toutes les hostilités, au respect des Accords de Luanda et au retour au processus de Paix de Nairobi.

Il a aussi exprimé sa profonde inquiétude quant aux assassinats ciblés de civils par des groupes armés et des milliers de personnes déplacées à l'intérieur du pays résultant de deux jours de combats dans la région. Il a demandé instamment au gouvernement congolais et à la communauté internationale d'intensifier leur soutien aux personnes déplacées.

Le 12 janvier 2023, Uhuru Kenyatta se montrait pourtant optimiste, après sa rencontre à Mombasa (Kenya) avec une délégation du M23 conduite par son président Bertrand Bisimwa.

"Comme gage de bonne volonté pour travailler à un règlement au Nord-Kivu, les dirigeants du M23 sont convenus de poursuivre leur retrait ordonné et de respecter un cessez-le-feu strict", avait souligné Uhuru Kenyatta dans son communiqué. Cette semaine, les combats se sont poursuivis sur plusieurs axes et sur plusieurs lignes de front (Kitshanga et Bambo notamment), n’augurant aucune perspective positive.

L’EAC travaille sur une autre rencontre entre les parties en conflit. Elle pourra se tenir à la mi-février 2023. Entretemps, la rencontre prévue à Doha entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi a été annulée.