Le tribunal militaire garnison de Bandundu, Bagata et Mai-Ndombe, a de nouveau siégé dans le cadre des atrocités dans les territoires de Kwamouth et Bagata. La cause était renvoyée à ce mardi pour instruction et plaidoirie.
A l'audience de ce jour, deux affaires ont été appelées. Notamment celle opposant l'auditeur militaire au prévenu Muzinga Badibi, sous-commissaire de la police de Bunsie, poursuivi pour association des malfaiteurs et meurtre de plus de 20 personnes au village Betani où il aurait aussi incendié des maisons, abattu des vaches avec ses complices.
Le prévenu a opté pour la négation et n'a reconnu aucun fait mis à sa charge. Il a estimé qu'il n'y a avait aucune précision sur les accusations de meurtre et d'association des malfaiteurs. C’est pourquoi, les préventions d'incendie et de pillage ont été retenues à sa charge. Le tribunal a retenu le défaut à charge de la République qui devrait comparaître comme civilement responsable du policier accusé.
Dans l'affaire opposant l'auditeur militaire au prévenu Jiress Kopozi poursuivi pour meurtre commis sur un militaire commis entre les villages Béthanie et Masiambio en date du 17 octobre 2022, ce dernier a indiqué qu'il se rendait à un village où ils étaient déployés en mission par la hiérarchie, ayant embarqué dans des mauvaises conditions dans le véhicule et suite aux secousses sur le parcours, une balle sérait sortie et aurait atteint le militaire décédé.
Le tribunal a requalifié les faits en retenant l'homicide involontaire à la place du meurtre, comme explique l'un des avocats du prévenu.
" En tout cas, nul part le client a affirmé qu'il a effectivement tué une personne. C'était lors d'une intervention rapide qu'on leur avait demandé d'effectuer dans un lieu considéré comme une zone rouge et on les embarquait dans une jeep sans position et avec l'état des routes, trop de ravins, des bousculades et l'arme n'était pas vraiment bien positionnée, c'est au travers les secousses qu'une des munitions était sortie", a indiqué Me Jonathan Mikilibondo.
La décision de requalification est aussi saluée par la République qui estime que son agent n'y est pour rien et devrait être acquitté.
"Ils étaient dans des véhicules militaires dans une zone de guerre, la sûreté est toujours ouverte en zone de guerre parce qu'on ne sait jamais, on ne sait pas quand l'ennemi peut survenir. C'est comme ça que lorsque le véhicule a eu des mouvements, l'arme a crépité", a expliqué Me Djimmy Kiaka, avocat de la République.
Au territoire de Kwamouth, plus de 200 personnes ont été tuées depuis le déclenchement du conflit communautaire entre les Teke et les Yaka. Les violences se sont étendues jusqu’au territoire de Bagata voisin où plus de 50 personnes ont péri. Dans ce contexte, le gouvernement a déployé des militaires et policiers dans la zone pour rétablir l’ordre. Mais certains parmi ces derniers auraient commis aussi des faits leur reprochés par le tribunal militaire.
Jonathan Mesa à Bandundu