Depuis plusieurs mois, les autorités du Parc des Virunga n’ont pas de données actualisées sur les gorilles de montagne du secteur de Mikeno, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Le service de monitoring ne sait pas accéder dans la zone car sous occupation de la rébellion du M23.
« Il est difficile pour nous de dire exactement la situation des gorilles de montagne du secteur Mikeno. Depuis le début des hostilités, c’est très difficile pour nous d’accéder à des zones contrôlées par les rebelles pourtant ces gorilles du secteur de Mikeno demandent un suivi journalier pour savoir s’ils se sont multipliés ou s’ils ont besoin des soins médicaux », a indiqué lundi à ACTUALITE.CD, Bienvenu Bwende, chargé de communication du Parc des Virunga.
Le Parc des Virunga, le plus vieux du continent créé en 1925 abrite 1/3 de la population mondiale des gorilles de montagne. Aujourd’hui, cette espèce est estimée à plus de 350 individus en RDC contre 80 dans les années 1980. Il y a plus de 200 gorilles de montagne habitués à la présence humaine dans le Parc des Virunga.
Pendant cette période d’occupation du M23, les responsables du Parc redoutent que les gorilles de montagne soient exposés notamment au braconnage.
« Les conséquences sur les gorilles sont légions, il y a des risques que les gorilles tombent dans les pièges et manquent le secours, ils peuvent également contracter la maladie humaine, parce qu’actuellement nous ne savons pas qui entre dans le parc », a dit M. Bwende.
Le Parc des Virunga est frontalier avec le Parc des Volcans au Rwanda et le Queen Elizabeth Park en Ouganda avec lesquels il forme les massifs des Virunga.
« L’Ouganda et le Rwanda eux donnent à chaque moment les statistiques et les nouvelles par rapport à l’évolution de leurs gorilles, suite à la guerre ici au Congo nous ne savons pas faire le monitoring », a ajouté Bienvenu Bwende qui plaide pour « le retour de la paix afin que les activités de surveillance puissent reprendre ».
Depuis la résurgence du M23 en octobre 2021, le parc avait indiqué que ses activités étaient en danger dans la partie frontalière avec le Rwanda et la RDC où se trouvent les gorilles de montagne. Depuis l’expansion de la rébellion, une grande partie du parc dans le territoire de Rutshuru est sous occupation de la rébellion empêchant ainsi le déroulement des activités y compris le tourisme.
Yvonne Kapinga