RDC-M23 : « valoriser les FARDC, envisager un dialogue intercongolais », les propositions de Chantal Faida

Photo/ Actualité.cd
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C'est depuis le 29 octobre que les rebelles du M23 se sont emparés des villes de Kiwanja et Rutshuru-centre, situées sur la route nationale 2, axe stratégique desservant Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. En juin, le M23 s'est emparé de la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise. Contactée par le Desk Femme d'Actualité.cd, l’activiste des droits humains et présidente de Uwema Asbl, Chantal Faida élabore quelques pistes de solution.

"La question de l'insécurité permanente dans l'Est de la RDC est le résultat de plusieurs facteurs interconnectés. Le premier facteur reste la porosité des frontières congolaises, un facteur est celui qui se cristallise autour des accords secrets entre le Gouvernement congolais et les groupes armés non étatiques depuis bien trop longtemps. Cette situation explique notamment  les mixages et  autres brassage au sein de nos forces de sécurité à ceci s'ajoute la faiblesse de cohésion nationale face à l'ennemi," précise-t-elle.  


Chantal Faida estime aussi que la fonction de ceux qui servent sous le drapeau n’est pas valorisée à juste titre en République Démocratique du Congo. Dans le but de neutraliser les FARDC, elle propose d’augmenter le budget affecté à ce service. 


"Pour réduire l'impact nuisible des groupes armés qui endeuillent la population, il y a lieu de renforcer les effectifs des forces de sécurité, de revoir à la hausse leur budget jusqu'à garantir l'équivalent en francs congolais de 200$ au dernier grade du militaire et du policier. Cela permettra de valoriser ces fonctions et  rendre le service militaire obligatoire pour les jeunes diplômés."

 
Envisager des dialogues 


Par ailleurs, l’activiste suggère de tenir des dialogues en RDC, au Rwanda et en Ouganda entre les populations. 

"Un dialogue entre congolais pour que toutes les intelligences soient consultées en vue d'une paix durable. Que la communauté internationale impose également le même processus dans les pays agresseurs, notamment le dialogue inter rwandais et inter ougandais."


Pour rappel, la semaine dernière, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, a affirmé que la RDC ne va pas négocier avec le M23, qualifié de mouvement terroriste mais qu'un dialogue avec son parrain, le Rwanda est envisagé.