Violences à Kwamouth et environs: au moins 880 consultations médicales entre fin août et début octobre réalisées par MSF

Les déplacés de Kwamouth
Les déplacés de Kwamouth reçus à Bandundu

La situation à Kwamouth et environs est toujours aussi difficile. La tension a gagné également une partie de la province de Kwilu. Médecins Sans Frontières est parmi les organisations déployées dans la région. L’ONG décrit un contexte macabre avec « des maisons incendiées et des personnes tuées dans une logique d’attaques et de représailles, violences à l’encontre des femmes et des enfants ». Les besoins humanitaires sont toujours aussi importants alors que la « mobilisation des acteurs humanitaires et de protection se fait toujours attendre, la situation constatée par les équipes de MSF, sur place depuis la fin du mois d’août, reste extrêmement préoccupante.

« Notre équipe a également mis en place des cliniques mobiles, réalisant plus de 880 consultations médicales entre fin août et début octobre. Jusqu’à début octobre, grâce à un travail de mobilité constante sur toute la zone, MSF avait pu prendre en charge 16 blessés graves, parmi lesquels 4 enfants, témoignant d’un niveau inquiétant de violence au cours des affrontements », dit MSF dans une note envoyée à la presse dont ACTUALITE.CD

La situation ne s’améliore pas et « les périodes d’accalmie sont précaires et régulièrement interrompues par de nouveaux affrontements ».

« Avec la propagation des tensions vers la province de Kwilu, MSF a concentré, depuis mi-septembre, ses efforts autour de Bandundu, en déployant des équipes mobiles sur les axes routiers et fluviaux pour tenter de porter assistance aux personnes blessées et déplacées dans les zones les plus reculées. MSF garde également une présence à Kwamouth pour surveiller l’évolution de la situation et être en mesure de répondre rapidement en cas de besoins urgents. Afin de pouvoir continuer à fournir une assistance neutre, impartiale et indépendante, il est essentiel que nos équipes aient accès à toutes les personnes dans le besoin », détaille l’organisation.

Plus de 142 personnes ont été tuées, dont certaines ont été décapitées, rapporte pour sa part le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés,

Au 6 octobre, quelque 27 000 personnes, dont la plupart sont des femmes et des enfants, ont été déplacées par les violences et ont besoin d’une aide d’urgence dans les provinces de Kwilu et Mai Ndombe. Par ailleurs, 2600 personnes ont cherché refuge en République du Congo après avoir traversé le fleuve Congo en pirogue. Nombre d’entre elles ont été séparées des membres de leur famille au cours de leur fuite, ajoute l’agence onusienne qui appelle la communauté internationale à soutenir les efforts visant à apaiser les tensions à Kwamouth et à soulager les souffrances des personnes affectées par la violence.

La RDC compte 521 000 réfugiés et plus plus de 5,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.