Le 11 octobre, c'est la journée internationale des droits de la fille. En RDC, diverses activités ont été organisées à cette occasion, et pourtant dans les rues de la capitale congolaise, des jeunes filles interrogées par le Desk Femme d’Actualite.CD ont avoué qu’elles n’avaient aucune information sur cette célébration.
Il est 12 heures passées. Sous un soleil harassant, les rues sont bondées d’élèves. Les uns vont à l’école tandis que d’autres en reviennent. Quatre filles de la 4ème année des humanités traversent l’avenue des huileries. Elles viennent de Munazamat, une école musulmane de Lingwala.
Quand on leur demande si elles savent quelle journée internationale célèbre-t-on le 11 octobre, elles répondent à l’unisson par la négation. Pourquoi ? « A l’école, personne ne nous en a parlé. On a vu cela nulle part. En tout cas, on ne savait pas que c’était la journée internationale de la jeune fille. », confient les jeunes tout sourire dans leurs hidjab bleu ciel (foulard porté par les femmes musulmanes).
Sur l’avenue Kongolo, deux autres jeunes filles, 13 et 16 ans répondent, « on ne le savait pas. Peut-être qu’à l’école, on va nous le dire ». Leurs cours se déroulent l'après-midi, dans une école publique de Kinshasa (Institut du 30 juin).
Les mêmes réponses sont données par des élèves du Lycée Matonge et du Lycée Technique, à Kalamu. L’une d’entre elles se justifie « J’habite Kasa-vubu. Voyez-vous mon uniforme ? Voyez-vous comment tout est froissé ? Nous n’avons pas de courant électrique depuis plus de deux semaines. Comment je vais suivre ces informations ? », s'indigne-t-elle.
A une autre d’ajouter, « Je connais pour la journée de la femme, le 08 mars. Les affiches sont posées à différents endroits et on en parle depuis le début du mois de Mars. L’école mobilise aussi à ce sujet (…), aujourd’hui par contre, je n’ai rien vu, ni entendu », précise cette élève en terminale Commerciale et Administrative.
Même réaction également pour des filles entre 7 et 10 ans, jouant à la corde à sauter près d’un temple de l’Armée du salut.
Pour rappel, cette année le monde a célébré le 10 anniversaire de la JIFi. Les Nations Unies qui renseignent qu’au cours de ces dix dernières années, les gouvernements, les décideurs et le grand public ont porté une attention accrue aux questions qui concernent les filles, et ces dernières ont eu davantage d'occasions de faire entendre leur voix sur la scène mondiale.
Les investissements dans les droits des filles restent limités et les filles continuent à faire face à une myriade de défis pour réaliser leur potentiel, une situation aggravée par les crises simultanées du changement climatique, du COVID-19 et des conflits humanitaires.
Les filles du monde entier continuent à faire face à des défis sans précédent en ce qui concerne leur éducation, leur bien-être physique et mental, et les protections nécessaires pour mener une vie sans risque de violence. L'épidémie de COVID-19 a aggravé le fardeau qui pèse sur les filles du monde entier et réduit à néant les progrès importants réalisés au cours de la dernière décennie.
Prisca Lokale