Nouvelles mises en place au sein de l’armée : la réorganisation “rapide”, la reprise des opérations de nettoyage et le renforcement des outils militaires, les priorités selon Jacques Djoli

Photo d'illustration
Les FARDC présentent des armées et munitions récupérées au cours de l'état de siège à Masudi

Les nouvelles nominations au sein de l’armée ne cessent de susciter des réactions au sein de l'environnement sociopolitique congolais. Pour le député national et Vice-président de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale, Jacques Djoli Eseng'Ekeli, c'était l'une des demandes pressantes de la population. Il dit s'attendre à d'autres mesures surtout en ce qui concerne les responsables de commandements dans les provinces en proie à l'insécurité.

« C'est avec beaucoup de responsabilités que nous saluons la décision du chef de l'État, depuis l'évaluation faite par la commission défense et d'autres évaluations faites conjointement avec le gouvernement. Une demande forte de la population a toujours été la requalification du changement dans la chaîne de commandement du sommet à la base. Donc vous avez vu que l'état-major général a été totalement requalifié et même des services annexes avec des officiers beaucoup plus aguerris », a dit l'élu de Boende (Tshuapa) au cours d'un entretien accordé à ACTUALITE.CD.

Et d'ajouter :

« Nous saluons cette décision et nous attendons que les choses bougent également dans les commandements tactiques et opératique. C'est au niveau stratégique et maintenant nous attendons au niveau opératique de la mise en œuvre de la stratégie pourquoi pas au niveau tactique parce qu’il y a des officiers qui ont fait plus de 5 ans, 6 ans et qui doivent être relevés par les unités fraîches. Nous ne pouvons que saluer et nous espérons que d'autres mesures vont suivre ».

Le numéro 2 de la commission défense et sécurité de la chambre basse du parlement est revenu une fois de plus sur ce qu'il considère comme priorités de la nouvelle équipe qui va être dirigée par Christian Tshiwewe Songhesha.

« La priorité, c'est d'abord la réorganisation rapide, la reprise des opérations de nettoyage de toutes les poches et le renforcement des outils militaires. À côté des hommes, il faudra aussi songer aux matériels et songez aussi au moral des unités mais aussi l'amélioration des rapports civilo-militaires pour que très rapidement nous puissions reprendre le contrôle et la domination de cette zone », espère cet élu et cadre du mouvement de libération du Congo.

À l'en croire, il faudra avoir la vision globale de la situation pour ramener la paix surtout avec l'opérationnalisation du programme de désarmement.

« Je crois qu'avec d'autres opérations connexes notamment le programme national DDRCS tout comme d'autres activités de restauration de l'autorité de l'État notamment les routes, d'autres activités de développement et ici, il faut une approche globale. Nous allons très rapidement récupérer la situation pour que tous les Congolais puissent d'ici la fin du mois dans cette partie du territoire être en paix. Cette opération de rearticulation de notre outil de défense est accompagnée par les appuis et partenariats mais au cœur de ces dispositifs comme j'ai toujours dit, c'était la restauration de la robustesse et de la capacité de notre outil de défense nationale », a conclu Jacques Djoli.

Le Lieutenant général Christian Tshiwewe Songesha est le nouveau chef d'Etat-major général des FARDC en remplacement du général d'armée Mbala Musiense. Il sera secondé par deux chefs d'Etat-major généraux adjoints : Ishale Gonza Jacques (chargé des opérations militaires) et Léon Richard Kasonga, ancien porte-parole des FARDC (chargé de l'administration et logistique).

Aux termes d'une autre ordonnance, quatre sous-chefs d'Etat-major généraux ont été nommés : le Général-major Ndaywell est le patron des renseignements en remplacement du général Mandiangu, qui assumait l'intérim depuis le décès de Delphin Kahimbi ; le Général-major Shiko Jérôme chargé des opérations militaires (il était jusqu'ici chargé des opérations à la Garde Républicaine) ; le Général-major Thomas Kisezo, chargé de l'administration et le Général-major Kipongo Bora, chargé de la logistique.

Ces nouvelles mises en place au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo interviennent dans un contexte très particulier où l’état de siège, censé ramener la paix à l’Est depuis mai 2021 n'a pas donné des résultats escomptés, Bunagana dans la province du Nord-Kivu est depuis plus de 100 jours dans les mains des rebelles du M23. Face à l'enlisement de la situation, Kinshasa attend de l’aide des troupes de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) qui sa mise en place effective prend encore énormément du temps.

 Clément MUAMBA