Les faits se sont passés en juin 2021 précise le nouveau rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la MONUSCO. Il revient sur les cas de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants de la période allant du 1er avril 2019 au 30 avril 2022. On peut y lire qu'une détenue de 22 ans a été victime de viol à Kirima, au Nord-Kivu.
« Le 13 juin 2021, à Kirima, territoire de Lubero, province du Nord-Kivu, une femme de 22 ans, victime d’arrestation arbitraire et détention illégale pour une affaire de dette a été extraite nuitamment du cachot par le commandant du sous-commissariat de la police de Kirima qui l’a ensuite enfermée dans son bureau et l’a violée. La victime a réussi à s’échapper du bureau alors que le policier était absent et a trouvé refuge au sein d’une organisation de défense des droits de l’homme », dit le document (Page 22-23).
Une plainte contre l’auteur présumé a été déposée au parquet militaire détaché de Butembo. Cependant, poursuit le rapport publié en octobre, « le 15 juin, l’auteur présumé a rencontré la victime et l’a de nouveau arrêtée et détenue au sous-commissariat. Elle a été internée dans un hôpital à la suite d' un malaise. L’auteur présumé est en fuite et aucune action judiciaire n’a été entamée contre lui à ce jour ».
Le BCNUDH a recensé en tout 14 incidents au cours desquels 11 femmes et trois filles ont été victimes de viol par des membres des forces de défense et de sécurité alors qu’elles étaient en détention.
Pour rappel, conformément à son mandat, le BCNUDH visite régulièrement les lieux de détention pour s’assurer que les droits des personnes arrêtées et/ou détenues sont respectés.
La plupart de ces visites sont effectuées conjointement avec la CNDH, des magistrats des parquets civils et militaires et des officiers de la police des Nations Unies. Les 13 bureaux et sous-bureaux du BCNUDH effectuent en moyenne une trentaine de visites de lieux de détention par semaine. Ces visites permettent d’attirer l’attention des autorités sur les violations des droits des personnes détenues et d’effectuer un suivi des cas potentiels de torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants ainsi que de constater les causes de mortalité les plus fréquentes chez les détenus.
Prisca Lokale