RDC : Un collectif des mouvements pro-démocratie saisit Sama Lukonde pour l'annulation de la convention "Elikia"

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Photo de la cérémonie officielle de la signature du projet Elikia

Le Collectif des mouvements citoyens, leaders des organisations des jeunes et jeunes femmes invite le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge à procéder à l'annulation de la signature de la convention sur la prise en charge des soins de santé et frais funéraires des agents de l'État ainsi que de leurs familles.

Pour ces organisations des jeunes, ce qui apparaît comme une action sociale, humaniste et salvatrice pour les fonctionnaires de l'État et leurs familles, n'est en réalité qu'un grand coup économique orchestré par une grande machine politique en chef d'un enrichissement sans cause.

"Excellence Monsieur le premier ministre, étant le gérant de la vie quotidienne des citoyens congolais, étant un bon père de famille, nous vous approchons afin de tirer au clair cette affaire en pesant de tout votre poids pour annuler la signature de la convention sur la prise en charge des soins de santé et frais funéraires des agents de l'État ainsi que leurs familles, lancer des appels d’offres en définissant un critérium sur base duquel retenir un hôpital pour la prise en charge des fonctionnaires de l’état. Notre pays a une mauvaise réputation d’avoir des gouvernants « jouisseurs ». Mais vous pouvez décider de déjouer les pronostics funestes pour la gouvernance publique dans notre pays. Nous activistes, soucieux du développement de notre beau et cher pays, nous refusons d’être la risée de tous. Voilà pourquoi, suivons avec beaucoup d’intérêt ce dossier" ont-ils écrit dans une correspondance dont une copie est parvenue à ACTUALITE.CD ce jeudi 18 août 2022.

Ils se disent inquiets de cette signature à la vas vite de la convention sur la prise en charge des soins de santé et frais funéraires des agents de l'État ainsi que de leurs familles pas parce qu'ils ne veulent pas de la prise en charge des soins de santé des fonctionnaires de l’état, mais pour des raisons suivantes :

"Ce projet ambitieux nous parait, nous, organisations de la société civile opaque, parce que l’hôpital censé prendre en charge ces fonctionnaires de l’état et leurs dépendants n’est pas connu. Et s’il existerait un hôpital dans ce sens, peut-on nous brandir des documents relatifs à l’appel d’offre, dont le processus avait été validé par la DGCMP ? Les hôpitaux du pays étaient-ils mis sur un même pied d’égalité pour soumissionner en vue d’être retenus une fois dans les critères ? Quels sont les critères sur base desquels avait-on retenu l’institution sanitaire qui a gagné le marché ? Nous dira-t-on que pour ce projet, l’urgence s’est imposée pour procéder au marché de gré à gré ? Et quand il faudrait parler de gré à gré, peut-on nous brandir l’avis de non objection de la DGCMP ? C’est dire, Excellence Monsieur le Premier Ministre, que le côté salvateur vanté dans ce projet, n’est juste qu’un prétexte pour enrichir deux ou trois personnes", ont-ils justifié dans la correspondance.

Et de poursuivre :

"La deuxième raison est liée au fait que ce projet a un caractère sélectif. Il ne devrait pas être confondu au processus de maîtrise des effectifs de la Fonction Publique. Ici, il s’agit non, de combattre des agents fictifs, mais d’alléger la charge des fonctionnaires de l'État à se faire soigner. Dans ce cas, parler de la prise en charge des fonctionnaires de l'État détenteurs de la carte biométrique, est une opération de charme pour les bénéficiaires à regarder vers la carte biométrique qui, elle, ferait les affaires économiques de certains individus engagés dans ce projet. Aussi, l’attribution des cartes biométriques parait utopique pour les fonctionnaires de l’état vivant dans le Congo profond et qui font face à l’enclavement numérique des leurs entités".

Le gouvernement a procédé, jeudi 28 juillet dernier, à la signature de la convention sur la prise en charge des soins de santé et frais funéraires des agents de l'État ainsi que leurs familles. Ce contrat a été signé  par le Vice-premier ministre chargé de la Fonction Publique Jean-Pierre LIHAU accompagné du ministre de Finances Nicolas KAZADI, et du vice-ministre du Budget Élisée BOKUMWANA.

Dénommée «ELIKIA», cette convention va permettre aux agents et fonctionnaires de l'État certifiés réguliers et détenteurs d'une carte biométrique sur toute l'étendue du territoire national de bénéficier gratuitement des soins de santé auprès des hôpitaux concernés ainsi que des frais funéraires.

Clément MUAMBA