Une trentaine de femmes, politiques et membres des organisations féminines, ont pris part à un atelier de deux jours, organisé par le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO). Débutée le 11 août, cette formation avait pour but principal de fournir aux participantes des techniques d’accompagnement personnalisé afin d’améliorer la représentativité des femmes aux prochains scrutins.
CAFCO part d’un constat : « en République Démocratique du Congo, les femmes sont peu représentées dans les postes décisionnels tant au niveau local que national et dans tous les secteurs de la vie publique et privée. Cela a notamment pour causes, des pesanteurs sociales, culturelles, économiques, politiques ainsi que la lenteur dans la mise en œuvre de certaines dispositions légales telles que l’article 14 de la Constitution (2006) garantissant la parité homme-femme ou la loi de 2015 portant modalités d’application de cette parité ».
Avec « 15 femmes pour 54 ministères, 60 femmes sur 500 députés, 19 femmes pour 105 sénateurs, 75 femmes pour 625 députés provinciaux, une femme sur 57 administrateurs délégués généraux (au niveau des entreprises publiques), 5 femmes sur 66 secrétaires généraux (au niveau de la Fonction publique), 1 seule femme sur 9 juges de la Cour constitutionnelle, 3 femmes sur 30 Commissionnaires divisionnaires à la Police Nationale Congolaise, 3 femmes sur 120 Généraux aux FARDC, 5 femmes sur 26 gouverneurs des provinces », CAFCO confirme la persistance des pesanteurs malgré les années et les gouvernements qui changent.
« Nous avons accompagné des femmes lors des scrutins de 2006, 2011 et lors des élections de 2018. Mais nous avons trouvé que le nombre de femmes est toujours très bas, on n’atteint pas 10 % de représentation féminine à des postes décisionnels (...) Bien que le gouvernement au niveau actuel, ait atteint 17 %, nous continuons à travailler pour améliorer cette représentativité. Aujourd'hui, nous sommes avec des femmes pour renforcer leurs capacités à se représenter aux différents postes électifs. Chaque candidate doit être en mesure de comprendre la loi électorale, le mode de scrutin, le seuil, et bien d’autres points importants », a dit Mimy Mopunga, membre du CAFCO.
Au cours de ces deux jours, des sessions de dialogue personnalisé et de proximité ont été menées avec chaque participante. Les faiblesses, les atouts de chacune d'elles ont été identifiés en vue de mettre en place des stratégies appropriées de gestion du potentiel (Stratégie d’accélération du changement personnel).
Face aux défis politiques profonds et aux obstacles contextuels, des solutions ont été construites. Dans la salle, plus de 10 participantes ont révélé leur détermination à postuler lors des prochaines élections en RDC (2023 ndlr), et cela, malgré le nombre de fois où elles ont postulé et échoué lors des échéances électorales précédentes.
Pour rappel, la participation politique des femmes et l’amélioration de la représentativité féminine à des postes de prise de décisions sont parmi les missions du cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO). Cette formation a été organisée en partenariat avec le Centre international Olof Palme, une organisation du mouvement syndical suédois pour la solidarité internationale et le plaidoyer.
Prisca Lokale