Elections en RDC : l'ECC demande au parlement de considérer que l'actuelle loi électorale n'est pas en mesure de conduire à un processus apaisé et d’inscrire son amendement à la prochaine session

Un électeur en plein opération de vote le 30 décembre 2018. Ph. Christine Tshibuyi

L'église du Christ au Congo (ECC) s'est exprimée au sujet du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. D'après un communiqué final sanctionnant les travaux du colloque tenu avec le ministère de Laïcs Protestants (MILAPRO) ainsi que d'autres organisations de la société civile, l'ECC note que l'actuelle loi électorale n'a pas vidé les préoccupations qui ont dangereusement entaché la crédibilité du processus de 2018, notamment la controverse autour de la machine à voter, le déficit de transparence quant à la rationalité du mode de vote, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, le mode et la chaîne de transmission des résultats, etc. 

Pour l’ECC, si tel demeure le cas, cela ne pourrait favoriser un processus électoral apaisé d’où toute la nécessité de son amendement, préconise l’Eglise. 

« L'ECC recommande au parlement de considérer que cette loi électorale n'est pas en mesure d'amener les Congolais au processus électoral apaisé et, par conséquent, inscrire son “amendement” à l'ordre du jour à la prochaine session. La présente loi électorale renforce le doute sur la sincérité du législateur de doter le pays d'un cadre juridique susceptible de garantir la crédibilité du processus électoral de 2023 », dit le communiqué final de l’ECC lu par son porte-parole, le Révérend Éric Nsenga mercredi 27 juillet 2022 à Kinshasa.

A en croire l’ECC, il est évident «  de garder à l'esprit que toute prétention d'agir au nom du peuple, sans le peuple et contre le peuple, devient un danger pour la démocratie représentative ». 

L'ECC rappelle que plusieurs plaidoyers menés conjointement avec la CENCO, au nom de la société civile, lors des travaux en commission PAJ de l'Assemblée nationale et du Sénat en vue de rattraper le consensus manqué à la désignation des animateurs de la CENI, ont été pris en compte en partie mais dénaturalisés.

« Ces plaidoyers ont porté sur l'exigence de la prise en compte des dispositions relatives à la transparence électorale (publication des résultats bureau de vote par bureau de vote), aux modes de vote (électronique, semi-électronique et manuel), au régime des sanctions, au financement des élections, etc. ; L'ECC fait savoir qu'à défaut de corriger le flou entretenu dans certaines dispositions de la loi au niveau des mesures d'application, le processus en cours renferme, sans moindre doute, les tares d'un processus non crédible, non transparent et conflictuel », a-t-il prévenu dans son communiqué.

À l'heure actuelle, la CENI a clôturé, lundi 25 juillet à Kinshasa, les travaux de l'atelier de revisitation des mesures d'application de la loi électorale récemment promulguée par le Chef de l'État Félix Tshisekedi après son adoption par les deux chambres du parlement.

Au rang des innovations qui ont été apportées dans la nouvelle loi : le seuil de recevabilité des listes, l'exemption et la distinction des inéligibilités ainsi que la prise en compte de la dimension genre avec la reformulation qui dit que « la liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription est exemptée du paiement de la caution ».

Lire : RDC-Loi électorale : la CENI actualise les mesures d'application

Clément Muamba