FARDC-M23 : au moins huit civils tués par les rebelles à Rutshuru, alerte la société civile

Photo ACTUALITE.CD.

Au moins huit civils ont été tués mardi par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) dans les localités de Bikenge et Ruvumu dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon les sources de la société civile, les victimes ont été tuées, les unes par armes blanches, les autres par armes à feu dont des bombes larguées par les rebelles dans la région lors des nouvelles offensives contre les FARDC.

Les membres des familles des civils tués demandent la cessation des hostilités afin de leur faciliter l'inhumation des leurs. Selon Jean Damascène, acteur de la société civile, les corps des victimes gisent encore sur le sol. Difficile pour l'instant de procéder à leur inhumation suite à l'interdiction d’accéder dans la zone.

« Huit personnes bien identifiées sont décédées hier lors des affrontements entre les FARDC et le M23. Nous vous confirmons qu’il y a d'autres qui restent en captivité dans la zone sous contrôle du M23. Il est difficile d'aller faire l'inhumation de ces personnes qui sont décédées parce que l'armée n'autorise pas les gens à accéder dans la zone. Le M23 n'autorise pas également les gens à quitter la zone qu'il contrôle. Nous demandons qu'il y ait une cessation des hostilités pour que les gens puissent aller enterrer les leurs. Maintenant, il y accalmie même si on n’autorise pas les gens à accéder dans cette zone », demande Jean Damascène Sebusanza, acteur de la société civile du territoire de Rutshuru.

A un habitant de témoigner :

« Tôt le matin de ce mardi, les rebelles du M23 et leurs alliés du Rwanda ont commis un génocide contre la population vers l'Est du territoire de Rutshuru précisément à Bikenge et Ruvumu. Les habitants de la localité de Bikenge, dans le groupement de  Kisigari, se sont  déplacés massivement. Depuis 2h du matin de ce mardi, le M23 était en train de tuer  les paisibles populations  avec des armes blanches », témoigne Aimé Mukanda, habitant de la région.

Et de poursuivre :

« Nous condamnons cet acte ignoble et nous demandons à la CIRGL (Conférence internationale sur la région des grands-lacs)  de mener des enquêtes  pour que les coupables soient transférés devant la cour pénale internationale pour y être jugés pour crime de guerre et génocide contre la population civile ». 

Pour l'instant, l'armée n'a pas encore communiqué à ce sujet. Entre-temps, les cités de Bunagana et de Chengerero, deux de grandes agglomérations de la région sont toujours sous contrôle du M23.

Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima a interdit le trafic import et export des marchandises à partir de la frontière de Bunagana. Le M23 a autorisé la traversée à partir de ce poste frontalier qu'il contrôle depuis le 13 juin dernier afin de permettre aux élèves et écoliers finalistes  de passer les examens de fin d’études qui pointent à l'horizon.

Les députés provinciaux du Nord-Kivu, élus du territoire de Rutshuru et de Nyiragongo, présentement en congé suite à l’état de siège, appellent la communauté internationale à exiger le retrait du M23 du territoire congolais. Dans une déclaration faite ce lundi à Goma, les élus provinciaux de Rutshuru et de Nyiragongo saluent l’élan patriotique manifesté par les habitants de la région et les invitent à s’abstenir de tout acte de xénophobie et de violence.

Jonathan Kombi, à Goma