Début mars, l'Ukraine, envahie par la Russie, avait annoncé à l'ONU le rapatriement de ses 250 Casques bleus déployés en RDC. Ce départ concerne le personnel, les hélicoptères et l'équipement de la mission de maintien de la paix des Nations Unies (Monusco).
« Les Ukrainiens présents dans la Force de la MONUSCO le sont à deux titres : d’abord des officiers, qui sont soit des observateurs militaires répartis sur le terrain, soit des officiers d’état-major à Goma. Ils sont moins d’une quinzaine. Et il y a d’autre part une unité d’hélicoptères avec un certain nombre d’hélicoptères de transport, huit très exactement, et tout leur environnement en termes de soutien, de logistique, pour un effectif de 250 soldats ukrainiens », a expliqué mercredi, Général Benoit Chavana, Commandant adjoint de la Force de la MONUSCO.
Le processus n’est pas si simple: « C’est assez facile pour des personnes individuelles, et les personnes individuelles que j’ai citées tout à l’heure qui sont des officiers d’état-major seront rapatriées, si ce n’est dans leur pays, en tout cas dans la zone – on imagine que cela peut être en Pologne, mais je n’en sais rien, il ne m’appartient pas de le savoir ni même d’en juger -, en tout cas, ils seront rapatriés courant avril, très probablement à la mi-avril ».
Le travail le plus difficile concerne les hélicoptères: « Quant à l’unité d’hélicoptères, c’est une manœuvre qui prend pas mal de temps parce qu’il faut d’abord remettre en état les hélicoptères pour leur permettre de rentrer, il faut probablement les repeindre, il faut aussi et surtout les transporter. Cette manœuvre de transport qui s’est faite à l’aller quand les Ukrainiens ont pris place dans la Mission très probablement avec des moyens aériens ukrainiens qui aujourd’hui ne sont plus disponibles, cette mission de transport va donc être assez compliquée. Cette mission de transport ne relève pas de la responsabilité de la MONUSCO aujourd’hui, elle relève de la responsabilité du Siège des Nations Unies à New York qui doit certainement étudier les conditions de cette manœuvre ».
Sur le terrain, ces hélicoptères opèrent encore dans la partie Est de la RDC: « En termes de délais, les hélicoptères ukrainiens continuent aujourd’hui, ils représentent un peu moins du tiers de la flotte d’hélicoptères dont dispose la MONUSCO, ils sont toujours en mission aujourd’hui, ils accomplissent une excellente mission, dans un excellent état d’esprit, et ils réalisent parfaitement leur mission. Ils la réaliseront jusqu’au bout, c’est-à-dire très vraisemblablement jusqu’à la mi-avril. Cela reste à confirmer, donc je le dis avec une certaine retenue et une certaine prudence ».
L’autre travail à faire, c’est une meilleure coordination pour combler le vide qui sera créé: « Quel est le vide capacitaire que cela représente, eh bien, je vous l’ai dit, ça représente un peu moins du tiers, ça veut dire simplement qu’il faut s’organiser, en attendant de voir un renforcement. Ce renforcement, il sera sollicité par le quartier général des Nations Unies à New York auprès d’autres nations, qui sont soit des nations déjà contributrices en hélicoptères pour la Force, soit d’autres nations ».
Et d’ajouter:
« Nous allons probablement mieux optimiser les vols, certainement prioriser davantage. Ce qui est sûr, c’est que l’essentiel des missions continuera à être assumé, non seulement en matière de déplacements mais aussi et surtout en matière d’évacuations sanitaires, à la fois pour la Force mais aussi pour les FARDC à qui nous prêtons notre soutien avec ces moyens aériens ».
Présente en RDC, l’Ukraine est aussi engagée dans d'autres missions de paix de l'ONU dans le monde: Soudan du Sud, Mali, Chypre, Abyei au Soudan et au Kosovo, etc.