RDC: la conservation extrême, une stratégie de succès à la base du développement des gorilles dans le parc des Virunga

Ph. ACTUALITE.CD
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Il y a une semaine, le parc national des Virunga notifiait la naissance de deux bébés gorilles dans deux des dix familles des gorilles qu’héberge cette aire protégée qui s’étend au Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).  Ces deux naissances, les premières enregistrées cette année, s’ajoutent à 17 autres enregistrées en 2021. Pour Jacques Katutu, chargé de monitoring des gorilles des Virunga, ce phénomène « baby-boom » fait suite aux efforts engagés pour garantir la sécurité dans cette aire protégée. Des efforts qui passent par l’intensification des patrouilles et un suivi rapproché, à travers des recensements réguliers des gorilles.

« La surveillance se fait chaque jour, donc du 1er au 30. Et il y a des patrouilles qui sont faites chaque jour pour sécuriser l’habitat des gorilles. Et ces naissances que nous enregistrons depuis 2012 sont un succès d’une stratégie de conservation extrême qui implique le suivi au quotidien des gorilles par les gardes, les pisteurs et les vétérinaires », explique à ACTUALITE.CD Jacques Katutu.

Selon lui, grâce au renforcement des dispositifs de contrôle, il n’y a plus de trafic des bébés gorilles dans le parc national des Virunga.

« Pour le moment il n’y a pas de braconniers qui visent les gorilles. Mais avec le braconnage qui visent d’autres espèces comme les antilopes et les buffles, les bébés gorilles peuvent tomber dans leurs pièges, et là on est obligés d'intervenir en écogardes et les vétérinaires pour les sauver. Mais les gorilles ne sont plus visés par les braconniers parce que nous avons renforcé le contrôle, alors les braconniers ne peuvent plus traverser avec les bébés gorilles. Ça fait partie des succès », se réjouit-il.

Jacques Katutu souligne la nécessité de protéger ces primates qu’on ne retrouve que dans les Grands lacs africains.

« En 2011, les gorilles de montagne étaient évalués à environ 800 au monde, mais aujourd’hui, nous sommes à plus de 1000 gorilles. C’est vraiment important de protéger les gorilles. On ne les retrouve qu’en RDC, au Rwanda et en Ouganda dans le monde et ils sont à un nombre réduit. Nous n’avons que 1 063 gorilles au monde dont plus de 360 en RDC. Et parmi les 360, 232 gorilles sont suivis régulièrement par nos gardes, vétérinaires et pisteurs. Ils sont répartis dans dix familles ou groupes », fait-il savoir. 

Depuis près de trois ans, le Parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo, notifie des nouvelles naissances dans des familles des gorilles, ces grands singes plus proches de l’homme, après le bonobo et le chimpanzé. D’après les scientifiques, leurs groupes sanguins présentent d’étonnantes similitudes avec ceux des humains. En RDC, des efforts dans la conservation des gorilles sont aujourd’hui signalés au-delà du paysage Virunga. L’an dernier, le Parc de Maiko, l’un des neufs parcs nationaux de la RDC, a indiqué que ses équipes ont aperçu des gorilles après 16 ans de quasi-disparition.

Claude Sengenya