RDC-Conservation : des états généraux pour repenser la stratégie nationale de protection de la biodiversité

Illustration
Photo d'illustration

L'institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) veut repenser sa stratégie de conservation de la biodiversité devenue obsolète face aux nouvelles donnes du secteur.

Pour y arriver, l'ICCN a organisé une journée des états généraux de la conservation de la biodiversité ce jeudi 10 février 2022 à Kinshasa. 

La nouvelle stratégie qui doit être mise en place par la nouvelle équipe à la tête de l'ICCN se base sur 4 piliers qui sont la souveraineté, l’humanité, la responsabilité et la biodiversité.

« Il nous est apparu nécessaire de mettre l’ICCN sur la piste de sa réinvention. Il s’agit d’articuler la nouvelle vision de la Stratégie nationale de la conservation de la nature sur quatre piliers stratégiques à savoir, la souveraineté, l’humanité, la responsabilité et la biodiversité », a expliqué Olivier Mushiete, Directeur général a.i de l'ICCN.

Il a également rappelé la grande responsabilité mondiale que l'ICCN a à protéger les espèces endémiques en voie d'extinction.

L'une des grandes difficultés du secteur de la conservation en République démocratique du Congo reste le moyen financier afin de valoriser  les aires protégées. D'où, le plaidoyer du ministre du Tourisme, Modero Nsimba, pour solliciter un appui financier soutiré du Fonds minier ainsi que Fonds pour les générations futures.

«Pourquoi pas demain, le gouvernement puise dans le fonds minier et pompe dans l’ICCN, afin de bien conserver. Pourquoi pas avec le fonds des générations futures ? Car le futur c’est dans l’environnement », a indiqué Modero Nsimba.

De son côté Emmanuel De Meraude, le directeur du parc des Virunga, préconise la valorisation des aires protégées par la relance économique. 

« Il est essentiel que l’ICCN commence à construire des outils de financements à travers l’entreprenariat, le tourisme, donc on parle de l’énergie, la transformation... Toute une gamme d’activités qui nous permette de construire à l’intérieur et autour d’une aire protégée au bénéfice de la population locale », explique-t-il.

La RDC détient une couverture d’environ 155 millions ha de forêts denses humides soit ± 60% des forêts du Bassin du Congo qui représente le deuxième massif forestier (ou "poumon vert") du monde après l’Amazonie, et se place ainsi parmi les acteurs majeurs au cœur des grands débats de l’heure en matière de changements climatiques. 

Le pays est également dépositaire d'une riche nature avec des valeurs universelles exceptionnelles. Cette nature, enjeux et trésor inestimables de par l’importance des services qu’elle rend, se retrouve répartie au sein du vaste réseau d’aires protégées (AP) qui couvrent une superficie de ±13.5% du territoire national et permet à la RDC d’être citée parmi les dix premiers pays de méga nature à travers le monde.

Auguy Mudiayi