Kasaï Central : arrestation de David Ndaye Nsabanga, ex-chef milicien Kamuina Nsapu condamné par la justice

Des centaines de miliciens Kamuina Nsapu ont rendu les armes aux autorités à Kananga après l'investiture de Félix Tshisekedi comme président de la République.

David Ndaye Nsabanga mieux connu sous le nom de Chef Nsabanga, un des derniers irréductibles fidèles du mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu, a été arrêté ce dimanche 16 janvier dans la mission catholique de Tshikula, à 60 Kilomètres à l'ouest de Kananga en territoire de Dibaya.

La nouvelle société civile du Congo (NSCC) antenne de Tshikula, qui rapporte l'information, signale que l'ex-chef milicien Nsabanga a tenté par les armes de s'opposer à son arrestation.

Scène de l'arrestation de Nsabanga

Une source proche du dossier révèle que le plan de l'arrestation de Nsabanga a savamment été mis au point à partir de Kananga.

« C'est depuis deux ans que tous les services de sécurité sont aux trousses de Nsabanga. Lorsqu'on était sur le point de le prendre, il avait toujours des informations et s'échappait. Parfois, il venait se cacher dans la ville de Kananga », indique cette source qui affirme que Nsabanga bénéficiait des complicités internes au sein des services de sécurité et que le changement intervenu à la tête du commandement du secteur opérationnel des FARDC a contribué à son arrestation.

Ce dimanche, un simulacre d'un match de football a été organisé par les services de sécurité déguisés dans la mission catholique de Tshikula. Nsabanga y a été invité. C'est le moment que les militaires, en tenue civile, ont choisi pour procéder à son arrestation.

« Ses gardes du corps ont tenté de s'opposer à son arrestation. L'un d'eux qui s'appelle Sekelayi connu dans la milice sous le pseudonyme de Mumbafu a ouvert le feu mais a vite été neutralisé. Un autre a été blessé et suit des soins à l'hôpital de Tshikula », précise le responsable local de la NSCC.

Des sources proches de l'armée ont confirmé à ACTUALITE.CD que le chef Nsabanga a été acheminé à Kananga dans la nuit et se trouve aux mains des services de sécurité.

Un responsable de la justice militaire à Kananga reconnaît avoir émis un mandat de prise de corps à l'encontre de David Ndaye Nsabanga : « il avait été condamné à mort, il y a deux ans, pour meurtre de trois personnes. La justice le recherchait. Nous avions décerné un mandat de prise de corps la semaine dernière », explique-t-il sous anonymat.

David Ndaye Nsabanga faisait partie des irréductibles fidèles du mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu encore influent. En 2019, une cérémonie de reddition avait été organisée à Tshikula. David Ndaye Nsabanga avait présenté un arsenal qui avait surpris les experts militaires présents à la cérémonie.

Mais depuis, la société civile locale faisait toujours état de l'activisme du chef Nsabanga et ses hommes :

« Il avait érigé un véritable no man's land dans son village où il était seul roitelet. Son influence s'étendait même dans la mission catholique de Tshikula où les autorités administratives et policières ne pouvaient rien faire sans son aval », ajoute la société civile, qui salue son arrestation et souhaite que des enquêtes approfondies soient menées pour mettre hors d'état de nuire tous ses complices dans les institutions provinciales.

Sosthène Kambidi, à Kananga