Composé d'artistes, juristes et activistes, un collectif dénommé « Stop Violences contre les Femmes » vient de déposer auprès du gouverneur de la ville de Kinshasa et de quelques autres services, une lettre demandant l’annulation d’un évènement attendu ces 17 et 18 décembre à 16heures au chapiteau de l’hôtel Pullman.
« En effet, l'événement dénommé 'Ne vous conformez pas au siècle présent' est organisé par un homme condamné doublement par la justice canadienne pour agressions sexuelles. Paul Mukendi, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a été en février 2020 reconnu coupable d'agression sexuelle et de voies de fait sur une adolescente, pour des faits s'échelonnant de 2002 à 2014. Il a été condamné à huit ans d'emprisonnement, une peine qu'il n'a pas commencé à purger puisqu'il a fui le Canada en août dernier. Il y a quelques jours, il a été reconnu coupable d'une autre agression sexuelle sur une ex-fidèle, survenue cette fois en 2006 », peut-on lire dans ce document dont une copie est parvenue au Desk Femme ce vendredi.
Il y a quelques semaines, cet évènement du Révérend Paul Mukendi prévue aux mêmes dates, dans la salle de spectacle de Showbuzz avait été délocalisée à la suite d’une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. Les responsables de l’espace avaient notamment demandé des preuves attestant que « le Révérend condamné, recherché par la police canadienne, jouit encore d'une possible présomption d'innocence et surtout qu'il a obtenu l'autorisation de l'autorité urbaine de Kinshasa pour cette conférence, comme de coutume pour que l'activité ait lieu ».
Le collectif sollicite de l’autorité urbaine, au-delà de l’annulation de l’événement de ce week-end, celle de « tout autre événement qui serait organisé par ce monsieur, car les faits dont il a été reconnu coupable sont graves et passibles d'emprisonnement en République Démocratique du Congo ».
Par ailleurs, des copies de la lettre ont également été réservées à Chantal Yelu Mulop, Conseillère du Chef de l’Etat en matière de la jeunesse et de lutte contre les violences faites aux femmes, mais aussi à la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi.
Prisca Lokale