C’est aujourd’hui, que débute la 26ème conférence mondiale sur le climat. Plusieurs chefs d'État, des gouvernements, des acteurs de la société civile ainsi que des experts des questions liées à l’environnement y sont attendus. Quels rôles et attentes pour la RDC ? Anny Mbombo Muchuba a répondu au desk femme.
« La RDC est le deuxième poumon mondial après l’Amazonie. Nous avons un rôle important à jouer au niveau international. Aucune question des résolutions climatiques ne peut être abordée sans la RDC» explique la Coordonnatrice de Environnement, Ressources Naturelles et Developpement (ERND).
Parmi les quatre points clés de cette 26ème édition, il y a notamment la mobilisation des fonds. En effet, explique l’ONU, lors de la COP15, les nations riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an aux nations moins riches d'ici 2020 pour les aider à s'adapter au changement climatique et à atténuer la hausse des températures. Cependant, la promesse n'a pas été tenue, et la COP26 sera cruciale pour garantir les fonds, avec l'aide des institutions financières internationales, ainsi que pour fixer de nouveaux objectifs de financement du climat à atteindre d'ici 2025.
« D’ici à 10 ans, nous pourrions nous retrouver sans forets »
Anny Mbombo précise que « Il faut que nos décideurs (représentants du pays à cette conférence) parviennent à faire comprendre aux parties prenantes le rôle majeur que joue la RDC en matière de changement climatique pour la sauvegarde des forêts. Le monde doit beaucoup à la RDC en termes de préservation de la biodiversité. Le Bassin du Congo se présente réellement comme une solution au réchauffement climatique.»
Au niveau national également, elle plaide pour la mise en place d’une politique nationale de gestion des forêts.
« Il va falloir également élaborer au niveau du gouvernement, un plan global de gestion des forêts. Les régimes se succèdent mais jusque-là, il n’y a pas une politique nationale stable qui détermine la gestion des forêts. Les titres forestiers sont attribués pour exploitation à des multinationales qui n’attachent aucune importance à la sauvegarde des forêts congolaises. D’ici à 10 ans, nous pourrions nous retrouver sans forets. Est-ce que nous allons rester indifférents face aux changements qui s’observent dans l’écosystème ? Comment allons-nous faire pour nous adapter ? » s’est interrogée cette activiste environnementale.
Pour rappel, la République Démocratique du Congo détient plus de 60% des forêts du Bassin du Congo. Plus de 42% de son territoire sont couverts par des forêts primaires, abritant plus de 400 espèces de mammifères, plus de 1.000 espèces d’oiseaux, plus de 400 espèces de poissons et plus de 10.000 espèces de plantes.
Prisca Lokale