RDC : plus de 52 000 violations des droits de l'homme enregistrées par des plaintes, la volonté du Chef de l'État d'instaurer un État de droit est bafouée par les institutions selon la CNDH

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Photo d'illustration.

La Commission Nationale des Droits de l'Homme ( CNDH) a rendu public son rapport d'activité pour l'année 2020 dans la salle du spectacle du Palais du Peuple. Dans ce rapport, CNDH par le truchement de son Président Mwamba Mushikonke dénonce les détentions arbitraires, tortures, violations des droits politiques et économiques et sociaux.

Au total, plus de 52 000 violations des droits de l'homme enregistrées par des plaintes, essentiellement des violations subies par les détenus dans des maisons carcérales.

« Nous avons montré comment la justice pose problème dans notre pays en termes des mauvaises pratiques, et ces mauvaises pratiques aboutissent à des violations des droits de l'homme. J’ai donné un cas par exemple dans mon mot est-ce-que c'est normal qu'on puisse surpeuplés des prisons avec des faits bénins ? Avec des faits civils ? Vous trouvez des gens dans des prisons sans dossiers, est-ce-qu’il est normal qu'on puisse avoir des mauvaises conditions dans des prisons en rapport avec ce que l'État donne, quand vous trouvez le problème des maladies. Dans chaque prison c'est supposé qu'il doit y avoir un centre de santé ou un dispensaire, vous trouverez par rapport au budget que l'État dégage pour nourrir les prisonniers, vous trouverez qu'il y a des malnutris, donc il y a beaucoup de cas que nous avons relevé et aussi nous avons parlé des arrestations arbitraires et des gens arrêtés pour des faits d'autrui. Un enfant qui a 20 ans, commet une infraction on arrête sa mère ou son père ce n'est pas admissible donc il y a beaucoup de cas, et c'est à chaque catégorie », a déploré devant la presse mercredi 20 octobre dernier Mwamba Mushikonke, Président de la CNDH.

Dans ce rapport, ils ont noté également des avancées implémentées par la volonté politique du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Il a déploré le fait que ces efforts sont souvent bafoués par les services ou institutions censées mettre en pratique la volonté du Président de la République.

« Nous avons démontré clairement les avancées en rapport avec certaines bonnes pratiques et surtout encouragé le Chef de l'État Félix Tshisekedi par rapport à certaines avancées que nous avons remarqué par sa volonté politique à faire Instaurer l'État de droit mais nous avons aussi relevé que malgré les avancées il y a beaucoup de choses qui restent à faire, nous avons énuméré beaucoup de cas de violations en rapport avec les droits civils et politiques, les violations des droits de l'homme en rapport avec les droits économiques socioculturels, les violations des droits de l'homme en rapport avec le droit collectif, les violations des droits de l'homme en rapport avec les droits catégoriels mais aussi un aspect particulier en rapport avec les défenseurs des droits de l'homme », a indiqué le Président de cette institution d'appui à la démocratie.

Et de poursuivre :

« Nous avons démontré que la volonté du chef de l'État d'instaurer un État de droit, de lutter contre l'impunité, de lutter contre la corruption, de lutter contre la traite des êtres humains, tout ça c'est bafouées par les services et les institutions appelées à matérialiser cette volonté. Nous avons montré noir sur blanc d'abord les efforts du Chef de l'État de fermer des cachots secrets mais nous avons des plaintes des parents. Ce n'est pas pour rien qu'on a inventorié plus de 52 000 plaintes concernant toutes catégorie des droits que ça soit les droits civils et politiques, droits économiques socioculturelle, Droits collectifs, droits catégoriels ».

Toujours dans le cadre de son rapport, le Président de la CNDH dit avoir noté des changements de la part du gouvernement qui a tenté de doter la CNDH bien que pas encore suffisant des moyens pour son fonctionnement. Il a fait savoir que depuis toujours la CNDH travaille avec des moyens des bords.

« Ce qui est vrai que ça soit 2020, 2019 la CNDH a traversé des difficultés énormes en rapport avec son fonctionnement mais Dieu a fait grâce, comme il y a des gens déterminés à rendre service à l'État congolais, nous avons fait tout avec les moyens de bord pour produire même ce rapport mais néanmoins nous venons d'avoir des lueurs d'amélioration en 2021, je pense quand nous allons présenter le rapport de 2021 ça ne sera pas la même chose comme le rapport de 2020 à force de dénoncer les cas de non décaissement du budget,  j'ai compris que la voie des médias a été entendue parce que nous venons de voir une amélioration surtout avec le nouveau gouvernement, nous avons vu des améliorations en rapport avec les frais de fonctionnement et d'autres rubriques prévues dans le budget de la CNDH », a-t-il fait savoir.

Conformément aux textes de la République Démocratique du Congo en cette matière, ce rapport est déposé dans toutes les institutions du pays et il fera l'objet d'un débat au niveau de l'Assemblée nationale.

Clément MUAMBA